mardi 24 juillet 2012

Retours des festivals d'Avignon et de Carhaix/Karaez


On me demande ce que je pense des festivals d'Avignon et des Vieilles Charrues dont je reviens.
Voici mes impressions.

Avignon
J'aime toujours autant l'ambiance dans les rue, la belle ville du sud avec ses cigales tellement exotiques pour moi, la chaleur (surtout qu'il pleuvait en Bretagne). Il n'y-a pas vraiment un sentiment de foule et toujours un coin pour se poser. J'adore le chapiteau du village du Off et les débats pour refaire le monde mais j'aime aussi l'espace d'accueil du In qui n'est pas  trop pédant. Je reste toujours bleuffé par l'offre culturelle qu'on me propose sur un plateau.

Sur le Off d'Avignon.
J'ai adoré un seul spectacle même si, au début, je me suis demandé ce que je faisais là ! Médiocre dans son jeu (en fait excellent), j''ai été surpris par son discours et il a réellement attisé ma curiosité. J'ai même été révolté
C'est L'affaire Dusssaert de et par Jacques Mougenot.  Une réflexion intelligente sur l'art contemporain.

J'ai bien aimé -dans tout fait un autre registre - Le clan des divorcés de  Alil Vardar et joué par lui même/

Pièce familiale avec des effets de  comiques de situations pas bien nouveau mais toujours efficaces.


J'ai aimé Le Barbier de Séville dans une version qui allie le théâtre et l'opéra.
Un Figaro tonitruant, dynamique et percutant.

J'ai moins aimé Hotel Palestine de la troupe La Manufacture.
Des redondances, une mise en scène sans originalité mêlant vidéo et théâtre
Qu'est ce que cela apporte réellement ? Je cherchais une pièce politique, j'ai trouvé un message convenu.


Sur le In je n'ai vu que Nouveau Roman de Christophe Honoré.
Le gars de Rostrenen a mis en scène une période que j'apprécie beaucoup dans l'histoire de la littérature : le  nouveau roman. La pièce est pleine, historique, complète sur les temps de rencontres entre des auteurs des années 50.  On est rempli de l'histoire et de la dynamique de groupe (d'ailleurs existe t'elle/t'il  réellement ?)  de ceux et celles qui se construisent en même temps comme auteur-e-s. On toise Topor, Robbe-Grillet, Sarraute, Duras... J'ai aimé la mise en scène dispersée, basée sans aucun doute sur des moments d'improvisation. Mélanger aussi les acteurs qui incarnent les auteurs (une femme pour un homme parfois, Marguerite Duras jeune et séduisante...quelle surprise !) est une idée au début déconcertante mais en fin de compte séduisante. J'ai passé un bon moment même si la longueur de la pièce (3 h 45) m'a fait avoir quelques absences...


Au festival des Vieilles Charrues/gouel en erer kozh de Carhaix/Karaez
Autre ambiance, autre genre. Côté  bénévole j'apprécie toujours l'ambiance bon enfant et la qualité de l'accueil qui s'améliore d'année en année. L'espace bénévoles avec boissons sans alcool gratuites, fruits, massages, toilettes (sèches s'il vous plait), journaux, TV... est vraiment très bien venu. Je trouve par contre que la langue bretonne perd en visibilité. Le bilinguisme n'est pas (plus ?) systématique et il devient anecdotique. Y-a du boulot de ce côté là encore, car écrire youl-vad sur mon bracelet, cela n'est pas bien compliqué . J'ai aimé le recyclable en consigne pour les barquettes de frites d''autant plus que c'est effectué par une association employant des personnes handicapées.. Je trouve d'ailleurs le site de plus en plus propre et je reste toujours aussi fier des Bretons du Kreiz Breizh d'organiser le plus grand festival rock d'Europe : 244 000 festivaliers sur 4 jours tout de même !  Dans une ville de 8000 habitants, ça donne une ambiance très électrique.  Côté concerts, le grand moment fut la découverte de l'ensemble de musique classique Matheus comme....  groupe de rock avec une cantatrice norvégienne. Inoubliable. Autant pour  le lieu, le soleil, l'ambiance que le dialogue entre cantatrice et orchestre. J'ai aussi aimé les prestations de Thiéfaine (pour son univers de dingue) , Sting (avec pas mal de reprises de Police...souvenir, souvenir) ,  Orelsan (des paroles un peu trash mais un super contact avec le public et ça me permet de savoir ce dont me parle ma fille ) , Kasabian (ceux là peuvent mettre le feu à des glaçons  ) et The Cure (ha ce regard inquiétant de Robert et ce bon vieux Don't boys cry ! ) tout comme la formidable troupe de théâtre de rue Joe Sature et ses osselets que je conseille à tous les programmateur. Drôle, vif, délirant tout en ayant toujours un fil conducteur. Du grand art.
Ha oui,  j'ai aperçu un bout du chapeau de Bob Dylan et vaguement entendu sa voix...
C'était une belle édition avec un temps idéal.