mercredi 9 juin 2010

An Divroa, Bretagne terre d'exil, Bretagne terre d'asile ?




An Divroa est l'une des créations de la troupe de théâtre d'Ar Vro Bagan dont je parlerai plus amplement plus tard, tellement il y-a a dire et tellement cette troupe est formidable par ce qu'elle peut provoquer, engranger, transformer et permettre.

Cette pièce évoque la vie des Bretons partis de Bretagne pour cause économique depuis le début du 20ème siècle.... Rien de très original jusque là. Sauf que cette pièce évoque aussi l'immigration de migrants en Bretagne : Espagnols et Italiens fuyant le fachisme, Maliens cherchant une vie meilleure et, à la fin de la pièce, le témoignage d'Akinat Amiralieva qui voulait vivre libre hors du Daguestan, petit bout de Russie entre la Tchétchénie et la Caspienne qui connait une montée en puissance de l'Islam radical.
La petite fille de cette femme venue seul de son pays pour trouver la liberté sera cachée par des familles brestoises afin de ne pas être expatriée.

Une pièce qui mêle jeu théâtral et vidéo.
Une pièce qui associe amateurs et professionnels, langue bretonne, française, espagnole...
Une pièce qui ouvre les débats sur l'hospitalité mis en perspective de l'émigration des Bretons dans le monde.

Bref une pièce jouant son rôle d'éducation populaire !

Elle sera sera jouée les :

- Samedi 26 Juin Salle Sterenn à Chateauneuf du Faou
- Jeudi 12 Août Grand théâtre Lorient dans le cadre du Festival Interceltique
- Vendredi  17 Septembre - Grand théâtre de Vannes
- Dimanche 17 Octobre St Renan/Lokournan
- Dimanche 21 Octobre Guingamp/Gwengamp
- Dimanche 31 Octobre Plabenneg
- Dimanche 7 Novembre Ploueskad
- Jeudi 11 Novembre Douarnenez
- Dimanche 21 Novembre Landivisiau/Landivizio

Venez la voir ! Venez nous voir !

Vivre l'haiku


J'ai toujours aimé la poésie et l'art de mettre en mots -par sa sensibilité- sa vision du monde. Les Haïku en ce sens me fascinent.

Qu'est ce qu'un haïku ? C'est -dans son courant néoclassique- (car il y-a plusieurs courants) un texte de moins de vingt syllabes (6/12/14...), une césure et une référence à la nature avec une chute légère.
On n'y parle nécessairement pas de soi.

Cet art d'extrême Orient est un véritable travail qui demande rigueur et discipline mais aussi humilité et entraide car les haïku sont perfectibles et peuvent évoluer avec le regard des autres. Une véritable école des sens ou le poids des mots est lié aux sensations plus qu'aux sentiments.

Dans le cadre du festival de Bohars qui pour thème cette année le Japon, Patrice Malgorn avait invité Alain Kervern (grand spécialiste du haïku et japonisant) à un petit stage de Haïku.

Nous n'étions pas bien nombreux mais le plaisir a été grand. Après avoir apprécié l'instant et mis nos sens en éveil dans une prairie ou broutaient des vaches Pie noire puis s'être rendu chez un bénévole étonnant de générosité et de vitalité de Bohars nous avons écrit notre appréhension du réel en quelques mots.

Echantillon


Jeunes et vieux
S'entrouvent à l'atelier
par la poussière de la belle saison
Patrice

A faire et à dire
Sous le soleil de Juin
Bohars en haïku
Yannik

Barr en heol
Buhezig en traon
Gant trouz al leue
Yannik

Au point du jour
Toujours en vie
Le cercle de pierres
Patrice

C'est dans ses mains
Que l'homme de Sicile
a des bourgeons de rêve
Yannik

Bruit de scie
Derrière la maison
Le printemps s'installe
Yannik

Les mains de la jeune fille
la scie fait chanter
La poussière
Yannik