mercredi 16 février 2011

Une campagne (de communication) qui creuse les clivages

Je suis personnellement assez mitigé sur la campagne de communication de France Nature Environnement (FNE) et je ne partage pas complètement en ce sens le communiqué de presse de mes collègues  élu-e-s régionaux d' Europe Ecologie Les Verts.


Adhérent de Plouguerneau Nature Environnement membre de cette fédération,  je trouve  que les dirigeants de FNE  auraient dû consulter les militants de base sur la teneur de cette campagne.
Pour ma part j'ai toujours considéré que la violence ne produit  que de la violence !
L'affiche "Bonnes vacances" avec un enfant entouré d'algues vertes sur une plage bretonne est terrible alors que les Français posent en ce moment les dates de leurs congés d'été. Je préfère l'affiche "Arrêtez vos salades", toujours sur les algues vertes, et qui porte un double sens intéressant.
L'humour et la dérision ont plus d'impact que certains de ces visuels dont le but est uniquement de choquer mais qui radicalisent encore plus le débat et donc les clivages.

J'avais critiqué lors de la dernière session plénière du Conseil Régional la vision trop lisse que porte le Comité Régional du Tourisme dans sa communication et qui n'est pas la réalité des Bretons ni même du tourisme en Bretagne. Ici, c'est une vision parisienne, centralisée, qui porte atteinte à l'image réelle de la Bretagne. Il n'y-a en effet  pas des algues vertes partout en Bretagne, on peut passer de bonnes vacances en Bretagne sans être gêné par quoi que ce soit (a part un petit grain de pluie de temps en temps mais tout le monde est au courant), certains paysans font des efforts (pas assez certes et le lobby productiviste est puissant)... mais montrer le positif, jouer sur l'humour, le verre a moitié plein plutôt que la stigmatisation, m'aurait semblé être une méthode de communication bien plus intelligente.


Et si les Bretons affichaient ça ?!




dimanche 6 février 2011

Intervention à la région le 4 Février : ne plus travailler avec des banques ayant des paradis fiscaux

En déposant auprès de notre assemblée des propositions de dispositions concernant les règles de transparence demandées à nos partenaires bancaires et financiers, en particulier au regard de leur activité dans les paradis fiscaux, les élu-e-s Europe Ecologie – Les Verts UDB souhaitent rappeler une vérité oubliée : la puissance des banques et le dogme des marchés financiers sur notre économie peut être remis en question à condition de prendre les décisions politiques qui s'imposent.
La crise financière l'a montré, les grandes banques ne méritent pas notre confiance.
Par cette délibération, ce n'est pas l’utilité du service bancaire qui est en question mais bien l'attitude irresponsable des acteurs bancaires et financiers qui privilégient la seule logique de profit au détriment de l'économie réelle, qui organise l’évasion fiscale plutôt que d'investir dans l'économie de nos territoires, et qui en fin de compte jouent au casino avec l'épargne des citoyens.
Cependant, toutes les banques ne se valent pas et en tant que collectivité publique nous nous devons d'être exemplaire. L'argent public, qui est l'argent de tous, doit etre géré par des banques qui investissent l’épargne localement, ne participent pas à ce casino financier, refusent d’être présentes dans les paradis fiscaux ou de verser des bonus indécents et dont les lieux de décision sont sur nos territoires.
Mais au delà de l'aspect bancaire, nous devons nous poser la question du développement économique que nous voulons. Pour leur part, les écologistes soutiennent une économie responsable, éthique et solidaire, ancrée aux territoires et qui oeuvre en faveur de la nécessaire transformation écologique et sociale de notre société.
Aussi, nous nous félicitons que les propositions déposées par l'intergroupe Europe Ecologie – Les Verts et Union Démocratique Bretonne soient repris par la majorité d'autant que celui ci est parmi les plus ambitieux et préçis des délibérations votées dans les autres régions.
Nous suivrons attentivement les effets de cette délibération.

Intervention à la région le 4 Février - La langue bretonne doit irriguer les missions de la région


Je tenais ici à féliciter M Le Vice-Président sur ses propos que nous partageons fortement. Notre soutien va également à Yannick Martin, sonneur breton, victime de la bêtise du racisme.

J'ai bien entendu de la part de M Le Vice-Président que ce projet de budget est dans la continuité de ceux présentés dans le mandat précédent.

En attendant la nouvelle politique culturelle présentée le 7 Avril prochain qui sera, je n'en doute pas, novatrice, percutante et ouvrira une nouvelle ère culturelle originale en Bretagne nous avons souhaités vous proposer un amendement concernant la proposition de création de formations et diplômes permettant de former des metteurs en scène, scénaristes, acteurs... en langue bretonne dans le cadre du pôle d'enseignement supérieur interégional du spectacle vivant.

Car Naïg Le Gars et Françoise Louarn l'ont bien souligné tout à l'heure, hier et Jeudi , il faut vraiment aller de l'avant avec la langue bretonne qui doit irriguer en apparaissant dans l'ensemble de la politique région à la manière d'un agenda 21.

Oui... même si la langue bretonne concerne la mission IV, il ne faut pas l'enfermer là et ouvrir des possibles partout pour les langues de Bretagne, épine dorsale de la culture bretonne. Malgrè les beaux discours de Mme Françoise Louarn, l'UMP malheureusement ne veut pas de consensus autour de ce qui existe déjà comme on a pu le constater hier alors qu'il faut au contraire se réunir autour de la dernière langue celtique continentale vivante.

Quel dédain depuis des siècles ! Dédain pour nos cultures populaires au niveau national de la part du ministre de la culture française (sans doute monolingue !) Frédéric Mitterand en ne répondant même pas aux sollicitations des Bretons et des députés ; dédain du ministre de l'éducation, Luc Chatel, qui, à l'assemblée nationale mardi a certes lui répondu au député alsacien Armand Yung soutenu pas ses collègues mobilisés pour les langues de France... mais pour dire quoi ? Que le gouvernement "n'avait pas l'intention d'étudier une loi en faveur des langues régionales qui -selon sa vision - serait contraire aux principes républicains". CQFD.

Chèrs collègues, nous sommes pour la grande majorité d'entre nous ici à l'opposé des ces positions sans fondements, étriquées et d'un autre âge. Les langues et les cultures ne s'opposent pas, elles se nourissent mutuellement. Quand à faire trembler la république...


Alors allons-y ci /Deomp dei amañ ! krogomp e-barzh ! Prenons nous même en main l'avenir des langues de Bretagne et de la culture populaire en les faisant encore plus rayonner ! : commencer par mettre la signalétique de ce bâtiment en bilingue, les titres des documents des missions que nous avons entre nos mains, les lycées... mais aussi, M Le Vice Président, valoriser les transmetteurs de mémoire, les acteurs culturels en général qui travaillent pour et par les langues de Bretagne dans leur projet culturel et permettent les dialogues inter-culturels à la manière du Chorégraphe M Phélippeau et du cercle Avel dro de Guissény.

J'aurai aimé, enfin, avoir sur table les voeux du Conseil Culturel de Bretagne réunit samedi dernier ici même et qui justement nous propose, entre autre, des actions pour que les langues soient mieux considérées.
A quoi sert cette instance que vous avez mis en place, M Le Président, si nous n'avons pas les conclusions de leurs travaux ?

Intervention à la région le 4 Février - pour un tourisme ancré à la culture

Chèr-e-s collègues,

Je voudrais évoquer ici la politique touristique de notre région (mission VIII ).
Nous partageons de manière général vos propos, Mme La Vice Présidente.
Nous nous félicitons, pour commencer, de l'axe de développement par le web qui suscite un intérêt indéniable auprès des professionnels. Quand on voit 600 acteurs touristiques se réunir à Lorient le 17 Novembre dernier à l'invitation du Comité Régional du Tourisme, on ne peut qu'approuver ce type d'initiative. Vous avez suscité la demande et vous y répondez. Trés bien, continuez.
Félicitation aussi pour le dispositif "Skouazh ouzh skouazh" pour l'accompagnement des projets que nous trouvons pertinent.

A contrario nous déplorons le manque de fond culturel dans la communication touristique proposée pour attirer les visiteurs. Par exemple, je trouve particulièrement caricatural le film publicitaire du Comité Régional du Tourisme diffusé sur internet pour présenter notre région : saut en parachute, golf, simulacre de fest noz... Cela s'adresse clairement à des urbains européens aisées en mal de respiration avec une Bretagne qui n'est présenté que comme un paysage à consommer. Cerise sur le kouign amann, le seul mot en breton sur le site internet du CRT, le fameux Yec'hed mat que vous connaissez tous, est écrit avec 2 fautes. Bizkoaz kement all, ur vezh eo ! On est tombé bien bas dans la reconnaissance de notre langue. Quand Be Breizh devient pire Breizh !
Aussi, nous proposons dans ce sens un amendement avec nos collègues de l'UDB afin de permettre à l'ensemble des salariés du CRT d'avoir au moins une formation minimale sur l'histoire, l'identité, la sociologie, les langues de notre région.

Au delà de cette approche culturelle, il y-aurait tant à faire pour un tourisme original adapté aux caractéristiques climatiques, culturelles et géographiques de notre région : en travaillant par exemple sur l'éco-tourisme avec un cahier des charges adapté. Personnellement je n'ai jamais su ce que le "Tourisme durable" que vous affichez veut dire ; par contre je sais comment fonctionne le tourisme culturel en Bretagne et en particulier les écomusées et les centres d'interprétation du patrimoine et là nous pensons que notre collectivité doit être bien plus offensive qu'elle ne l'est en aidant la structuration de cette filière assez désorganisée. C'est en effet un levier formidable de rencontres entre nos visiteurs, la culture et les Bretons. Le tourisme social doit aussi être bien plus encouragé et à mettre en parallèle des subventions attribuées aux travaux pour les hôtels multi-étoilés. Les choix de valeurs dont vous venez de parler doivent être fait et bien plus affichés.

Mme la Vice Présidente au tourisme et aux patrimoines, je vous sais attachée à ces thèmes ; démontrez le nous en permettant à un tourisme ancré dans notre culture de s'épanouir avec cette différence et qui est aussi notre valeur ajoutée.