Breizh a-vremañ - Actions, regards, commentaires et points de vue sur la Bretagne d'aujourd'hui.
jeudi 31 octobre 2013
Pourquoi je participerai au rassemblement de Carhaix Samedi 2 Novembre.
Samedi les Bretons vont se mobiliser à deux endroits du Finistère à l'appel de différentes organisations, plutôt patronales à Quimper (Medef, Produit en Bretagne, Locarn..), plutôt salariales à Carhaix (CGT, FSU...).
Ce qui est important de regarder, au delà des divergences de ces manifestations, c'est la volonté commune que nous avons, nous, Bretons et Bretonnes, de vouloir vivre et travailler au pays et de construire un avenir, ici, pour nos enfants. C'est le message commun. Il est important.
Mais de quel pays parlons nous ?
De quel avenir voulons nous ?
On ne peut pas faire l'économie de la réflexion pour préparer une société post-pétrole.
On ne peut pas nier que préserver notre environnement c'est travailler pour les générations futures.
Il nous trouver les moyens de financer des réseaux de ferroutage et de cabotage performant afin de désenclaver la Bretagne en l'ouvrant sur le monde par le mer et le rail. Si ne n'est pas pas une taxe sur les poids lourds, ce sera par un autre moyen mais il faudra bien se donner les outils adéquats de la transition car le coût de l'énergie fossile à venir va faire bien plus de dégâts que ceux qui nous subissons en ce moment. Ce n'est pas responsable que de se plaindre de Paris et se mettre en victime où repousser aux générations futures les solutions pour résoudre les méfaits sociaux et environnementaux de notre économie productiviste.
Quand à notre agriculture et l'agro-alimentaire, c'est un fait, aujourd'hui elles ne créer plus d'emplois. Les logiques ultra-libérales de concentration de fermes, d'agriculture industrielle et le peu de valeur ajoutée dans la transformation de la production font que le fameux modèle agro-alimentaire -si il y-en a eu un- plonge. Rajouté à cela des coopératives et de gros groupes privés qui n'ont qu'une logique, pour la plupart, celle du profit et non pas la création d'emplois.
Les conséquences sociales sont catastrophiques. Travailler pour la Bretagne c'est d'abord travailler pour ceux qui vivent en Bretagne. Marine Harverst ferme à Poullaouen alors même que c'est une société bénéficiaire et les actionnaires de GAD -qui sont des Bretons dont certains sont des responsables du syndicat agricole majoritaire- licencient 900 personnes pour restructuration... Où est, dans les actes, la solidarité bretonne qu'annonce ces chefs d'entreprises pour "vivre et travailler au pays" ? Qu'ils nous montrent également l'échelle de salaires dans ces grandes entreprises et coopératives. Chacun le sait, la redistribution des excédents ne profitent qu'a quelques uns. Il y-a du ménage à faire dans l'économie bretonne et une éthique à trouver -comme par exemple une révision du statut des coopératives agricoles- pour relocaliser l'emploi et considérer correctement les salariés malmenés par des conditions de travail extrêmes.
Enfin, pour construire cette société bretonne de demain il nous faut une région de poids !
Alors que le budget du conseil régional est contraint et même en diminution avec des compétences limitées, il est temps que le pouvoir central fasse confiance aux régions afin qu'elles puissent prendre en main leur avenir comme cela se passe partout en Europe. Le pouvoir central jacobin est d'un autre temps, la modernité est à la décentralisation. Car, si cette crise met en lumière l'extrême faiblesse des institutions politiques bretonnes, pour conduire la transition vers une autre forme de développement, la Bretagne a besoin d'une autorité politique forte et bien outillée. La dispersion actuelle région / départements / villes nous laisse complètement tributaires de l'état, lui-même démuni. La Bretagne a les moyens d'innover en ce domaine, en s'orientant vers la construction d'une collectivité unique fusionnant les départements au sein de la région, dont la légitimité à conduire le changement serait incomparablement supérieure à celle des institutions actuelles !
L'énergie est là, elle ne demande qu'a être libéré.
Je serai donc à Carhaix avec les travailleurs
Samedi 2 Novembre à 15 h 00 place du champ de Foire !
Yannik Bigouin
Conseiller régional de Bretagne
Kuzulier rann-vro Breizh
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