jeudi 14 août 2014

Pour que vive la Bretagne... gardons là !







Pour que vive la Bretagne... gardons là !

Petite réflexion d'été.

Comme le développe justement Tudi Kernalegenn http://www.armen.net/2014/07/10/regions-faire je suis, comme lui,  contre des macro-régions sans identité et sans capacité à avoir une vie démocratique et citoyenne que vise à créer cette réforme territoriale. 

Je lutte contre le Grand-Ouest parce que j'habite en Bretagne, mais la perspective d'une région qui irait de l'Alsace à la Champagne-Ardennes ou du Pays-Basque au Poitou, me semble aussi absurde et aussi condamnable. Elles  seront des structures administratives de gestion territoriale et non des régions politiques au service de leurs citoyens. Ces régions n'ont aucun sens, aucune cohérence. On s'éloigne encore plus de ce qui existe et fonctionne dans les autres pays européens. Ces macro-régions sont une régression démocratique inouïe, et sont en contradiction totale avec ce que les écologistes ont toujours porté. Qu'elle serait la pertinence d'une région qui irait de Quimper au Mans et de Brest à la Roche-sur-Yon ? 

Une fois l’hypothétique région Grand-Ouest créée après la fusion pays de Loire/Bretagne leurs initiateurs vont continuer comme ils le font en pays de Loire à construire une "identité" ligérienne, globalement factice. Tout laisse à penser en effet  que la région Grand-Ouest (ou Bretagne-Loire au mieux) serait sur le modèle des Pays-de-la-Loire. L'institution issue de la fusion travaillerait à créer une identité ouestienne, avec le soutien actif d’un grand quotidien régional. On peut d'ailleurs le constater  déjà par l’acharnement de ce journal  à utiliser dorénavant le gentilé de Brétilien (pour les habitants d'Ille-et-Vilaine !) et sa position explicite en faveur de la fusion. 

Sans institution démocratique à son échelle, la Bretagne est vouée à la disparition à moyen terme, à devenir une vague étiquette culturalo-touristique, un autocollant avec une bigoudène sur les voitures, à perdre sa capacité à réfléchir collectivement à son avenir. 

Que des parlementaires, à l'instar du sénateur Ronan Dantec,  soutiennent  une fusion Bretagne-Pays de Loire à la condition de la création simultanée d'une Assemblée de Bretagne à 5 département à l'intérieur de cette nouvelle région mais aux pouvoirs flous est tout à leur honneur mais comment croire en leur sincérité alors que certains co-signataires de ce projet  sont, par exemple, le député Philippe Noguès, connu pour ses positions très jacobines et  qui a déposé un amendement en faveur d'une fusion sèche à l'Assemblée nationale conjointement avec le député Jean-René Marsac. Leur objectif est clairement, d'abord,  la fusion Bretagne-Pays de Loire. Nous n'avons aucune garantie de voir naître une assemblée de Bretagne en lien avec cette nouvelle région. Jean Marc Ayrault, s'est t'il d'ailleurs exprimé là dessus ? 

Aussi, je pense qu'il faut défendre le statu quo pour la Bretagne en attendant que la Loire Atlantique revienne en son sein. Ce n'est pas idéal, loin de là, mais la région Bretagne a le mérite d'exister et il nous faudra encore plus renforcer les coopérations maritimes, universitaires, économiques... avec la Loire Atlantique.  Les Pays de la Loire ayant "vocation" à être fusionnées avec une autre région dans la logique de la réforme territoriale -que je n'approuve pas dans l'état actuel- j'espère qu'elles seront fusionnées avec la région Centre pour créer une région Val-de-Loire à l’identité plus certaine que ce qui existe. Dans ce processus, la Loire Atlantique rejoindrait de fait, à terme, la Bretagne, tellement elle deviendrait excentrée de cette nouvelle région. 

Il reste qu'il nous faut insister encore plus pour dire que nous, Bretons, réclamons une région Bretagne d'Ouessant à Clissons.. Aussi, j’appelle les Bretons à venir manifester une nouvelle fois à Nantes le 27 Septembre pour le respect territorial de la Bretagne et des Bretons et pour une future Bretagne à 5 départements.

dimanche 1 juin 2014

Lettre ouverte au Président de la République






Lettre ouverte au Président de la République.

Monsieur le Président de la République,

Alors que les Français attendent depuis longtemps une réforme territoriale qui clarifie les champs d'actions des collectivités,  nombre de Bretons s’impatientent de voir enfin une Bretagne réunie d’Ouessant à Clisson, une Bretagne qui pèse, une Bretagne puisse avoir les moyens de porter un politique de développement durable et solidaire. 

Il se dit que vous pourriez dissoudre la Bretagne dans une région grand Ouest par sa fusion avec les Pays de Loire. Ce serait, à terme, la disparition pure et simple du territoire de Bretagne qui existe depuis 1500 ans.  Comme la grande majorité de mes concitoyens, je pense que la Bretagne à 5 départements est un ensemble cohérent à tout point de vue. Ce sont de régions cohérentes comme celle ci dont les Français ont besoin. Des régions qui soient reliées à leurs déplacements, leurs histoires et leurs identités. Si il ne reste que 11 ou 12 régions, ce serait une énorme régression démocratique avec des « objets démesurés », sans histoires communes, sans sens pour leurs habitants.. .. Je pense que si il  faut réduire le nombre de régions,  il faut le faire avec le respect que l'on doit aux habitants en permettant une plus value démocratique de proximité pour ne pas arriver à des aberrations technocratiques et jacobines. Ces nouvelles régions -qui devraient plutôt être 15 ou 16-  devront pouvoir mieux rapprocher les citoyens de  l'action publique avec, en parallèle la mise en place  :

- d'une évolution de l'intercommunalité qui devra être renforcée en devenant une collectivité territoriale à part entière avec des élections au suffrage universel direct,

- d'une coopération inter-communautaire à l'échelle des territoires de vie qui devrait pouvoir prendre en main les fonctions des conseils généraux,

- d' une redéfinition de la commune comme point d'accès aux services courants, la gestion de proximité, l’organisation de la démocratie participative...

C’est bien  de conduire une action publique locale efficace au plus proche des citoyens dont il est question. Une réponse claire au vote d’extrême droite et aux laissés pour compte des territoires ruraux.   
A charge pour chaque collectivité, de manière différenciée, de doser ses interventions dans les différents domaines, en fonction des enjeux et priorités propres à son territoire. 

Avec ses pays « Voynet » efficaces, sa culture de coopération entre villes, son maillage de villes moyennes, ses innovations intercommunales avant l'heure, ce laboratoire d’une  nouvelle région Bretagne plus forte, ouverte sur le monde, créatrice d’emplois et souçieuse d’un développement harmonieux est possible. 
Elle a tout pour réussir.  Pourquoi ne pas lui donner sa chance ?

Avec mes plus respectueuses salutations.

Yannik Bigouin,
Conseiller régional de Bretagne/Kuzulier rann-vro Breizh
Adjoint au maire de Plouguerneau/Eil-maer Plougerne