Il nous est demandé de statuer sur la mise en place d'un EPCC des écoles d'art de Bretagne
regroupant les écoles de Brest, Quimper, Lorient et Rennes
Alors que le service public de l'enseignement supérieur est mis à mal par la loi sur l'autonomie des universités, nous ne pouvons que nous féliciter que le Conseil régional de Bretagne recherche à apporter de nouvelles réponses pour maintenir un service public de l'enseignement supérieur de qualité
sur son territoire.
Car la loi sur l'autonomie des universités ne porte d’autonomie que le nom. Utiliser le terme d’autonomie est un abus de langage destiné à cacher l'objectif réelle de cette loi : la mise en concurrence des universités françaises. Le Gouvernement, transpose ainsi en France le modèle anglosaxon, et considère que la mise en concurrence des Universités permettra à celles-ci de devenir plus « compétitives ». En réalité, c’est la disparition des Universités les plus faibles, les moins bien situées, au profit des Universités les plus « riches » et géographiquement les mieux implantées qui se prépare. Non l'éducation n'est pas une marchandise et doit demeurer un service public.
A ce titre, la création de l'EPCC permettra d'offrir aux Bretons un service public régional de l'enseignement supérieur dans le domaine des arts et ce dans un souci de cohérence et de complémentarité entre les différentes écoles. Il concoure ainsi à un développement équilibré de nos territoires, "au vivre et travailler au pays" en permettant à ses étudiants de ne pas avoir à s'exiler à Paris, comme cela est bien trop souvent le cas. Nous devons profiter de la création de l'EPCC pour innover ; dans la mise en oeuvre du service public d'enseignement supérieur tout d'abord et à ce titre le statut d'EPCC apporte des réponses intéressantes, mais aussi en terme de gouvernance et d'éducation.
Nous partageons les critiques faites par la CFDT lors de la dernière session du CESER.
Nous nous étonnons ainsi du peu de place accordé au sein du Conseil d'Administration aux représentant-e-s du personnel et des étudiants. Pour une représentation efficace, pourquoi ne pas passer à 30 le nombre de sièges avec une place plus grande accordée aux professionnels et étudiants
avec, par exemple un représentant des enseignants, des personnels et des élèves par pôle ?
De même, nous serons vigilant quant aux garanties qu'il faudra apportées en matière de suivi des
droits sociaux et syndicaux des personnels.
Enfin, les EPCC régionaux Livre et Lecture en Bretagne et Office de la langue bretonne/Ofiz ar brezhoneg ont comme membres fondateurs la Loire Atlantique et travaillent donc à l'échelle de la Bretagne réunie à 5 départements. Pourquoi ne pas avoir alors intégré dans la création de l'EPCC
l'école d'art de Nantes ?
Malgré ces carences, les élu-e-s Europe Ecologie- Les Verts voteront cette délibération.