mardi 8 mars 2011

Impressions d'un jeune élu au Conseil régional de Bretagne



Article publié dans le fanzine  Mouez all publié par le groupe "Mieux vivre ensemble à Plouguerneau"

Impressions d'un jeune élu au Conseil régional de Bretagne

Et bien oui, je me suis engagé ! D'abord pour comprendre de l'intérieur comment cela marchait une élection régionale et voir, si à mon niveau, je pouvais agir en démocratie. Moi qui n'ai jamais pris ma carte dans un parti politique, j'ai ainsi été élu conseiller régional sur la liste Europe Ecologie – UDB en mars 2010 comme militant de la société civile. A la demande des copains de "Mieux Vivre Ensemble à Plouguerneau" ce petit billet a pour unique ambition de faire partager mes impressions de jeune élu au conseil régional de Bretagne. Je reste à la disposition de chacun pour expliquer des points qui seraient mal développés ici ( mon e-mail en fin d’article) ou en se croisant par çi, par là.
Durant la campagne j'ai rencontré beaucoup de monde à travers la Bretagne lors de meetings ou de visites. Des gens engagés politiquement mais aussi des personnes qui, comme moi, viennent du monde associatif ou syndical : une autre forme d'engagement tout aussi prenante. C'est ce qui m'a le plus impressionné durant cette campagne : voir la diversité de parcours et d' âges de personnes assez extraordinaires. Et il en  reste des femmes et des hommes qui se mobilisent pour le bien commun ! Des gens qui luttent pour la gestion publique de l’eau, pour des pouvoirs publics renforcés, pour un mieux-être au travail, pour le partage de la richesse... Ils sont en recherche de cohérence entre leurs valeurs et leur consommation et cherchent un mode de vie qui a pour finalité, non pas la recherche du pouvoir ou de l'argent mais le « mieux vivre ensemble », le lien, la recherche du meilleur pour tous, le partage de la richesse et la protection de l'environnement de manière collective.
Là dedans, pas beaucoup de pédants, de prétentieux ou d'arrivistes, non, des gens simples avec beaucoup
d'humanité... et surtout des gens plus « faisou » que « disou ». Bien sûr certains sont parfois un peu énervés ou
trop bavards mais il y a là un vrai laboratoire qui (ré) inventent des manières de consommer, de vivre, de
travailler... sans volonté d'écraser l'autre ou de s'accaparer le maximum de biens. On n'imagine pas l'innovation sociale, culturelle, économique qui existe dans ces réseaux ! Et puis, à l'opposé même de ces valeurs, j'ai assisté en direct à Rennes à la guerre politique avec le parti socialiste entre les deux tours : coups bas, manipulations, rumeurs et calomnies pour mettre à genoux le mouvement auquel j'ai décidé d'appartenir. Terrible. A vous dégoûter de tout engagement. Ainsi pour le pouvoir tout serait-il possible ? Même si je le savais, le vivre en direct est particulièrement violent. Mais le temps panse les blessures... avec des sourires carnassiers et de l'aigreur qui restent parfois chez certains.

Après c'est le partage : tout va au gagnant, entre copains du parti majoritaire ; mais il existe aussi, il faut le
reconnaitre, de rares élus qui sont moins politiciens et plus ouverts à la coopération. Ainsi le vice président à la culture m'a proposé le 30 juin pour être président de l'établissement public "Livre et lecture en Bretagne". Un poste normalement tenu par un élu de la majorité. Nous travaillons depuis en bonne intelligence, en transparence et en confiance. Si dans tous les domaines nous avions un tel état d'esprit, la région aurait bien plus de force.
Comment fonctionne le conseil régional, les groupes politiques, les enjeux, le budget, les commissions, les
groupes de travail, les instances... ? Même si les "anciens" vous forment, il y a un vocabulaire propre à saisir et un fonctionnement qui n'est pas une chose aisée à comprendre au début. Si l'on critique -avec raison- le pouvoir parisien jacobin, force est de constater que le pouvoir breton est lui aussi bien centralisé. Quasiment toute les structures régionales sont dans la capitale administrative. Une simple réunion pour un gars de Plouguerneau comme moi c'est près de 7 heures de voyage aller/retour de porte à porte, par le train le plus souvent ! Peu de réunions décentralisées, pas de vidéo-conférences. Il y-a une vraie fracture territoriale dans ce pays !
Membre de la commission « culture et sports » (avec le maire de Ploudaniel) je suis aussi membre ou suppléant de quelques organismes et groupes de travail qui touchent à  des thèmes aussi variés que la gestion d'un lycée brestois, la politique locale de l'eau, l'animation du patrimoine, le rapprochement avec la Loire Atlantique, les aides aux entreprises, la politique linguistique, l'orientation des jeunes, l'aménagement foncier agricole... Nous avons assez peu de marge de manoeuvre mais il reste possible de faire levier pour certains dossiers et d'être « force de proposition ».
Il est possible aussi, pour un élu, de ne pas faire grand chose (surtout quand on est dans l'opposition) et de laisser faire les choses pour être uniquement dans la représentation... mais on peut aussi proposer, prendre des rendez-vous avec les techniciens des services - généralement très compétents- pour se faire expliciter les dossiers , déposer des amendements aux propositions de la majorité, rencontrer les Bretons qui bougent sur le terrain et qui ont besoin d'un coup de main, se former sur des dossiers préçis.... C'est ce que nous faisons avec mon intergroupe politique (Europe Ecologie Les Verts - Union Démocratique Bretonne) composé de 11 élu -e-s et avec le soutien de 2 permanents salariés sur place. Le travail ne manque pas et les sollicitations sont nombreuses ! Pour se faire j'ai choisi de travailler à mi-temps afin de m'y consacrer du mieux que je peux.
Entre élus régionaux les relations sont courtoises même si les échanges peuvent être vifs. Par contre je trouve
désolant de voir que certains élus soient parfois bien absents de leur siège du fait sans doute du cumul des mandats, ce que je trouve scandaleux. Ainsi, comment peuvent-ils trouver le temps et l'énergie pour être à la fois conseiller régional, conseiller général, député et président de communauté de communes et donc membre de plusieurs commissions et groupes de travail à chaque niveau comme l'est l’un des leaders de la droite, originaire, d'une commune proche de Plouguerneau ?
Pour ma part, dans le pays des Abers, j'essaye d'être au plus près des dossiers afin d'être soutien et facilitateur dès qu'on me le demande et si, évidemment, le projet qu'on me demande de porter correspond bien à mes valeurs. "Livre et Lecture en Bretagne" que je préside me demande aussi du temps. Cet organisme apporte un soutien logistique à la filière économique du livre, prépare les salons de Paris et Bruxelles, des journées professionnelles... Une équipe de 7 salariés répond à la demande des libraires, éditeurs, auteurs.... J'anime, avec le directeur, la dynamique du projet avec le soutien financier, en plus de la région,  des 5 départements de la Bretagne historique, de l'Etat et de Rennes métropole. C'est un travail passionnant ! Pour le reste, chacun sait que la région s'occupe aussi des lycées (bâtiments et personnel non enseignant), de transports ( en particulier des trains, qu'elle finance par les TER), de la formation professionnelle, du soutien à l'économie, de l'aménagement du territoire et, dans une moindre mesure, de la culture, de la langue bretonne et de la solidarité internationale. Elle vient aussi en complément des politiques de d'Europe, de l'Etat, du conseil général et des communes.
Enfin, n'étant pas élu local je ne suis pas aussi présent que peut l'être un conseiller municipal auprès des citoyens de ma commune ; toutefois le président de la communauté de communes du pays des Abers a eu la délicatesse de me proposer un siège (sans droit de vote) au bureau et au conseil communautaire. Cela me permet d'échanger avec les élus locaux, de répondre à leurs questionnements et de défendre éventuellement leurs dossiers.

Deux films pour comprendre et avancer

Ces deux films me semblent complémentaires, le premier, un film d'animation, nous explique qu'il est important de mesurer notre Bonheur National Brut. Un débat est possible avec le réalisateurs et plein de gens motivés sur ce thème par la suite.

 http://positive-interaction.blogspot.com/2011/03/fe-version-francaise.html

Le second film est un documentaire en breton (sous titré en français) sur les années 70 ans en Bretagne.
La réappropriation de la culture, les luttes anti-nucléaires, le naufrages de l'amoco-cadiz... tant de luttes qui ont forgé la Bretagne d'aujourd'hui.

http://www.ina.fr/fresques/ouest-en-memoire/Html/PrincipaleAccueil.php?Id=Region00800

La recherche collective de bonheur et les moyens d'y arriver, de pouvoir mesurer celui-ci ; s'émanciper, être bien et reconnu dans son environnement et sa culture...
Voilà ce que nous propose ces deux films. Des combats récurants...

jeudi 3 mars 2011

Cécile Duflot à Brest Samedi 5 Mars


Je serai là pour accueillir Cécile Duflot à Brest Samedi.

Après mes réserves sur la campagne médiatique de France Nature Environnement (voir billet précédent) je ne peux pas non plus approuver qu'un président de région dépose plainte pour atteinte à l'image de la Bretagne auprès de cette association.

- Où était t'il quand une personne est décédée suite à l'inhalation de gaz issu des algues vertes ?
- Pourquoi n'a t'il pas réagit par une plainte suite aux reportages de Thalassa ou de WWF http://www.youtube.com/watch?v=Iv7qZDMbGIs sur le même thème et qui visent là explicitement la Bretagne ?
- Qu'en est t'il de la liberté d'expression quand je constate  que la RATP a refusé de poser certaines affiches ?
Je me souviens d'affiches précédentes pour des sociétés privées ou même des associations, toute aussi brutes de décoffrage ! 


Il y-a une stratégie qu'on devine électoraliste à quelque semaines des élections cantonales.
C'est désolant alors qu'il y-a une vraie position politique à prendre pour un virage vers un autre type d'agriculture. Cela va être difficile certes mais c'est c'est incontournable pour que les Bretons et les paysans vivent encore décemment au pays avec un environnement préservé.

Cécile Duflot, malgré son dérapage verbal -on ne se traite pas d'"escroc" un collègue politique même si ses opinions divergent - a bien réagit dans un courrier sincère qui pose les vraies questions : http://bretagne.europe-ecologie.net/