vendredi 3 septembre 2010

Gavrinis et les Aborigènes



Je suis passé sur l'île de Gavrinis dans le golfe du Morbihan cet été et, comme pour la première fois, je suis encore sorti très ému de ce cairn construit sans doute il y-a près de 6000 ans !

Cette véritable "galerie d'art" néolithique où il faut baisser la tête pour  rentrer puis, découvrir ce gouffre pour admirer ces oeuvres de  lointains ancêtres me touche énormément.
Dans la pénombre, avec le reflet de la mer comme unique entrée lumineuse, ces courbes sans cesse répétées provoquent chez moi un sentiment troublé qui mélange la mort à la naissance, la fécondité et la disparition.

Quelle déception par contre de voir de grands panneaux blancs extérieurs qui gâchent le paysage de mer. Il y-a aujourd'hui tellement de possibilité d'intégration au paysage, au sol par exemple. En bateau, entre l'île d'Er Lannig et ses deux cromlec'h et Gravinis, on pourrait être totalement présent dans ce site sacré si il n'y avait ces parasites modernes. Une bien mauvaise idée du conseil général du Morbihan !

Quelque semaines après j'ai été visiter la dernière exposition de l'Abbaye de Daoulas qui met en perspective l'art des pôles, entre peuples Inuit et Aborigène d'Australie. Et là, au détour d'un mur, j'ai retrouvé les formes de Gavrinis avec le tableau de Ningura Napurrula (Kintore - Australie) qui s'est inspiré du site de la fertilité nommé Wirrulnga dans le désert de Gibson (voir photos de Gavrinis plus haut et du tableau ci dessous).


Au vu de la similitude frappante, n'y avait t' il pas là un parallèle à faire ?

Le début de l'exposition de Daoulas  fait le lien avec l'identité ouverte de la Bretagne au son des gwerzioù (complaintes) chantées par  Eric Marchand mais, après... plus rien sur le peuple breton dans cette exposition bilingue français/anglais. Pas de breton dans les documents ni dans l'exposition ; comme si on prenait en considération les revendications des peuples minoritaires d'ailleurs et que notre propre culture était effacée ou évoquée de manière anecdotique.

L'expo de Daoulas visible jusqu'à fin Novembre reste  remarquable par la qualité des oeuvres présentées et les textes pédagogiques qui permettent de mettre en  perspective la création culturelle ancienne et contemporaine de ces peuples habitants les deux côtés de la planète, et qui, pour elle deux, possèdent une spiritualité et un rapport à l'espace complexe.

En savoir plus :

Expo Daoulas faite avec le musée des Confluences de Lyon :
http://www.museedesconfluences.fr/musee/expositions/hors_les_murs/grand_nord_grand_sud/index.php

Gavrinis
www.gavrinis.info

2 commentaires:

Unknown a dit…

Bonjour, c'est marrant votre parallèle parce que, pour ma part, c'est la poterie japonaise d'époque JOMON moyen ( soit 2500 à 2000 BC) de style 火焔土器 (KAEN_DOUKI = Terre cuite en forme de Flammes) que l'on voit ici : et qui a été exhumée sur le site archéologique de
YAMANASHI_SHAKADOU_ISEKI (山梨県釈迦堂遺跡) - le musée qui la détient n'a pas de page en anglais -, qui m'a spontanément fait penser d'une part au cairn de Gavrinis, d'autre part au célèbre «Cri », d’Édouard MUNCH (1863-1944) que j'avais déjà préalablement associé à l'un des pictogrammes Shang pour «la source» que l'on voit sur la gauche de cette infographie, ce sous le régime de la vibration ( celle du cri, celle des eaux souterraines, celle du déclenchement de la naissance d'un tremblement de terre, d'un TSUNAMI etc.) dont quelque part d'une antique conception de Poséïdon en tant qu'il est également nommé «L'Ébranleur de la Terre», infographie qui représente une première tentative ancienne de penser ce rapprochement. Du coup, j'ai recherché sur le net des images de Gavrinis pour établir une comparaison et en les parcourant je suis tombée, en arrêt pour ainsi dire, devant votre tableau d'art aborigène d'Australie dont le modèle serait un site de la fertilité dans le désert de Gibson, mais qui moi qui ne connaît pas ce site, m'évoque en priorité une coupe transversale des fibres musculaires d'un corps, nécessairement féminin et quelque part en proie à la dite vibration. Le tableau m'a à la fois étonnée pour du vrai style Gavrinis, tout donnant à ressentir une certaine proximité en effet. Au point que j'ai donc cliqué sur l'image et suis tombée sur votre blog. J'ai été ravie de découvrir qu'il s'agissait déjà là de l'un des termes d'une comparaison. On peut en faire d'autres et sur un axe sur lequel se trouvent en effet et les Inuits et ce que la médecine ayurvédique appelle «la pulsation», et le son de la guimbarde chamanique y inclue la musique aborigène et un certain nombre d'autres choses encore. Je vais donc l'inclure pour ma part et si vous le permettez, dans mon dossier des bizarreries, objets épisodiques de ma réflexion. Au départ, j'étais à la recherche d'urnes cinéraires que je n'ai pas trouvées, mais bon le résultat de la recherche initiale démontre que les chemins de traverses du web ne sont pas dépourvus d'intérêts. CJL

Unknown a dit…

Bonjour, c'est marrant votre parallèle parce que, pour ma part, c'est la poterie japonaise d'époque JOMON moyen ( soit 2500 à 2000 BC) de style 火焔土器 (KAEN_DOUKI = Terre cuite en forme de Flammes) que l'on voit ici : et qui a été exhumée sur le site archéologique de
YAMANASHI_SHAKADOU_ISEKI (山梨県釈迦堂遺跡) - le musée qui la détient n'a pas de page en anglais -, qui m'a spontanément fait penser d'une part au cairn de Gavrinis, d'autre part au célèbre «Cri », d’Édouard MUNCH (1863-1944) que j'avais déjà préalablement associé à l'un des pictogrammes Shang pour «la source» que l'on voit sur la gauche de cette infographie, ce sous le régime de la vibration ( celle du cri, celle des eaux souterraines, celle du déclenchement de la naissance d'un tremblement de terre, d'un TSUNAMI etc.) dont quelque part d'une antique conception de Poséïdon en tant qu'il est également nommé «L'Ébranleur de la Terre», infographie qui représente une première tentative ancienne de penser ce rapprochement. Du coup, j'ai recherché sur le net des images de Gavrinis pour établir une comparaison et en les parcourant je suis tombée, en arrêt pour ainsi dire, devant votre tableau d'art aborigène d'Australie dont le modèle serait un site de la fertilité dans le désert de Gibson, mais qui moi qui ne connaît pas ce site, m'évoque en priorité une coupe transversale des fibres musculaires d'un corps, nécessairement féminin et quelque part en proie à la dite vibration. Le tableau m'a à la fois étonnée pour du vrai style Gavrinis, tout donnant à ressentir une certaine proximité en effet. Au point que j'ai donc cliqué sur l'image et suis tombée sur votre blog. J'ai été ravie de découvrir qu'il s'agissait déjà là de l'un des termes d'une comparaison. On peut en faire d'autres et sur un axe sur lequel se trouvent en effet et les Inuits et ce que la médecine ayurvédique appelle «la pulsation», et le son de la guimbarde chamanique y inclue la musique aborigène et un certain nombre d'autres choses encore. Je vais donc l'inclure pour ma part et si vous le permettez, dans mon dossier des bizarreries, objets épisodiques de ma réflexion. Au départ, j'étais à la recherche d'urnes cinéraires que je n'ai pas trouvées, mais bon le résultat de la recherche initiale démontre que les chemins de traverses du web ne sont pas dépourvus d'intérêts. CJL