Breizh a-vremañ - Actions, regards, commentaires et points de vue sur la Bretagne d'aujourd'hui.
mercredi 26 décembre 2012
mardi 13 novembre 2012
Au sujet de la salle culturelle de Plouguerneau
Les
Plouguernéens peuvent voir depuis quelques semaines les murs d'un nouveau
bâtiment se monter près de la médiathèque. Se construit là une salle
culturelle voulue par la majorité
municipale. Financée en partie par la région Bretagne (900 000 €) et la
commune (1 552 027 €) elle pourra accueillir 2000 spectateurs
debouts. Cette grande salle tient sa légitimité du fait que notre commune est une terre de culture
depuis longtemps. En effet, nombre
d'artistes vivent ici et nous avons la
chance de posséder un écomusée, deux troupes professionnelles de théâtre, une
école de musique intercommunale, une école de peinture, une médiathèque
publique associée à un service municipal développant une programmation
culturelle, des associations de mise en valeur des patrimoines (Iliz koz, île
wrac'h, Pont krac'h...). Aussi, j’ai soutenu ce projet avec les garanties qu’il
s’inscrive bien dans cette continuité
culturelle et qu’il soit un vrai outil au service des gens qui font la culture.
Car le risque est grand qu’on ne voit de cette salle que des grands murs
entourant un joli parquet mais qu'elle reste sans ancrage, sans pertinence…
voire sans public. Construire un projet partagé avec les citoyens est souvent
plus compliqué que d’investir dans du béton. J'ai donc souhaité une convention
entre la région et la commune de Plouguerneau avant de voter mon soutien à la
construction de ce bâtiment. Elle formule que ce bâtiment servira un projet
culturel « innovant et mutualisé ». L’effort devra être porté à la
coopération culturelle qui permettra le décloisonnement des arts entre eux et
l’ouverture vers l'économie, le sport, le tourisme, la jeunesse... Ce travail
de coopération se fera, je l'espère, avec les autres structures culturelles du
territoire et en particulier avec les communes de Plabennec et Plouvien dont
les nouvelles salles culturelles sont en cours de construction. Par une
programmation complémentaire, une communication commune et le partage de
salariés, les élus devront travailler en bonne intelligence pour l’intérêt
général. Cette salle devra enfin bénéficier d’un budget de fonctionnement
conséquent afin que son personnel soit bien qualifié et qu'il soit réellement
dédié à la structure et à son projet afin de développer une programmation de
qualité. C’est ce qui a été conclu comme je l’ai souhaité.
Désormais
la vie de ce nouveau bâtiment de plus de 4 millions d’euros tient donc de la
responsabilité des élus de Plouguerneau -actuels et à venir- pour qu’ils en
fassent le phare culturel du pays des Abers et non pas une simple salle
polyvalente. Gageons que cela réussisse. Il en va de la réputation de notre
commune et de l’utilisation pérenne et intelligente des subsides publiques.
Moi-même, comme nombre de plouguernéens, y-veillerons.
jeudi 30 août 2012
Soutien à Skol Diwan Louaneg
Photo : Ouest France
Soutien à Skol Diwan Louaneg
Le conseil municipal de Louaneg a voté mercredi 29 août contre la mise à disposition des locaux de l'ancienne école maternelle à Diwan. L'actuel bail se finit le 9 septembre.3 salariés et 33 enfants voient ainsi leur rentrée compromise.
La décision du conseil municipal de Louaneg nous semble en complète contradiction avec les attentes des bretons et bretonnes qui, de plus en plus nombreux, souhaitent scolariser leurs enfants au sein d'établissements délivrant un enseignement en langue bretonne. Cette rentrée 2012, la meilleure depuis 12 ans avec 14 ouvertures de classes et près de 15 000 élèves scolarisés en langue bretonne le démontre une fois de plus.
Pour répondre enfin aux attentes des bretons et bretonnes le nouvel acte de la décentralisation que nous appelons de nos vœux devra donner à la Bretagne la compétence linguistique et définir pour Diwan un statut protecteur permettant son développement dans le respect de son projet associatif et pédagogique.
mercredi 29 août 2012
L’inévitable réforme territoriale
L’inévitable réforme
territoriale
Amphi 502 – Journées d’été d’Europe Ecologie Les Verts – Poîtiers – 23 Aout 2012
Il est acté que le conseiller territorial sera supprimé avant même d’avoir existé. Cependant, une réforme territoriale demeure nécessaire. Quelle doit-être la bonne organisation des territoires ? La décentralisation écrit son acte III : le fédéralisme différencié, c’est-à-dire la possibilité offerte aux régions d’expérimenter individuellement. Cet acte doit s’accompagner de nouvelles règles électorales, plus simples et permettant une plus grande représentativité.
Animation : Christelle de Crémiers.
Amphi 502 – Journées d’été d’Europe Ecologie Les Verts – Poîtiers – 23 Aout 2012
Il est acté que le conseiller territorial sera supprimé avant même d’avoir existé. Cependant, une réforme territoriale demeure nécessaire. Quelle doit-être la bonne organisation des territoires ? La décentralisation écrit son acte III : le fédéralisme différencié, c’est-à-dire la possibilité offerte aux régions d’expérimenter individuellement. Cet acte doit s’accompagner de nouvelles règles électorales, plus simples et permettant une plus grande représentativité.
Animation : Christelle de Crémiers.
Avec : Corinne Bouchoux, sénatrice;
Stéphane Gatignon, maire de Sevran ; Yannik Bigouin, conseiller régional
Bretagne ; Mounir Satouri, Président du groupe EELV au Conseil régional
Ile-de-France, Gérard Onelta Vice-Président de la région Midi-Pyrénée et ancien eurodéputé.
Cher-e-s ami-e-s,
Cette intervention sur notre
participation à une inévitable réforme territoriale dans le cadre d’un executif
national renouvelé est le fruit du travail de la commission nationale Régions
et fédéralisme dont je tiens ici à remercier le président Tudi Kernaleguen qui
m’a conseillé et orienté. Elle est aussi le résultat de mon regard de Breton
qui vient de la commune la plus occidentale de France tout au bout du
Finistère, plus près de la Cornouaille britannique que de Paris et de mon
expérience auprès de Guy Hascoët au conseil régional de Bretagne que je tiens à
saluer ici.
Petit état des lieux sur les
injustices et les inégalités dans notre pays qui sont flagrantes. Le constat de
l’organisation institutionnelle française est implacable: avec 26 régions, 102
départements, 36571 communes et 17698 groupements de collectivités locales, le
système sur-administre et minimise la gouvernance. Ainsi le maire de Quimper a
moitié moins de moyens que celui de Neuilly-Sur-Seine pour s’occuper du même
nombre d’écoles, quand celui de Roubaix en a encore moitié moins que celui de
Quimper… L’Île de France avec 18,72 %
des habitants du pays et 2,2 % du territoire détient 22,5 % des emplois, 29,3 %
des richesses, 30,2 % des investissements de l’Etat, 40 ,5 % des cadres
supérieurs, 56 % des crédits du ministère de la culture, 90 % des sièges
sociaux et 96 % des marchées boursiers et concentre 59 % de la recherche et des
crédits nationaux qui s’y rapportent, mais cela n’a jamais ému les émules
bonapartistes de notre République. Personne ne trouve anormal que l’Ile de
France, pendant longtemps, se soit fait payer son métro et ses trains de banlieue
par tous les Français ? Le principe qui s’exerce alors est le contraire de
la solidarité.
La métropolisation s’accélère
par le grand Paris dont mes camarades vont parler après moi. Il va couter je ne sais combien de milliards
alors que beaucoup de Français aimeraient déjà faire du Montpellier-Toulouse-Bordeaux ou du Rennes-Nantes -Clermont- Lyon en TGV sans être
obligé de passer par Paris !
La France égalitaire est une recherche, ce
n’est pas une réalité. La France de l’équité est une exigence. Elle ne peut
exister qu’à la condition de rétablir de juste dispositifs d’intervention
tenant compte des écarts. L’Union européenne avec ses fonds d’interventions
territoriaux, le fait depuis plus de vingt ans, en France comme ailleurs, mais
notre puissante administration ne saurait y parvenir. Nous avons des villes
avec trois médecins pour mille habitants et des quartiers ou des bouts de ville
de cinq à dix mille habitants sans l’ombre d’un médecin généraliste. Reconnaitre la France comme multiple ne
signifie pas la fin de l’Etat-nation. Elle en est le prolongement modernisé. Il
va donc falloir apprendre à compenser ces situations et arrêter de permettre à
ceux qui ont de gros potentiels fiscaux de lever peu d’impôts, au détriment de
ceux qui sont obligés pour couvrir les même services de base, d’imposer
infiniment plus. Nous visons en effet dans une hypocrisie : pourquoi certains
territoires départementaux ou régionaux ont 40 % de fonctionnaires de moins que
la moyenne nationale pour réaliser les mêmes services publics, à population
comparable. En réalité nous sommes incapable dans ce pays de détricoter les
traditions bonapartistes, de nous défaire des approches corporatistes, héritage amer du pétainisme. Bien
des choses ont été écrites sur l’incapacité de l’Etat à se réformer et sur la
« société bloquée » analysée depuis des lustres déjà par Michel
Crozier (La Société bloquée Paris Le Seuil 1971). Mais cela n’a été d’aucun
effet pour encourager des réponses et des réformes salutaires dans le mode de
fonctionnement de l’Etat. Pourtant, s’il faut en croire Nicolas Tenzer,
chef du service de l’évaluation et de la modernisation de l’Etat au
commissariat général au Plan, dans le Monde du 24 Octobre 2000 : ce n’est pas
la société française qui est bloquée, ce sont les corps de direction qui
bloquent la société. Alors osons revoir
la boîte à outils et changer d’institutions. Pour cela il faut savoir
s’inspirer des modèles voisins quand ils sont bons. Profondément traumatisée,
la République fédérale d’Allemagne a su,
elle, se doter après guerre
d’institutions remarquables avec les Landers puissants. L’Espagne a donnée a
ses territoires une large autonomie pour certaines, la dévolution britannique a
permis au pays de galles ou à l’Ecosse une réelle transition industrielle. Et
pourtant, nos régions, en France, restent des nains politiques. Pour un
dialogue commun entre territoires européens nous ne parlons ainsi pas le même
langage. Pourtant l’Europe sait donner
une vraie place aux régions dans la gestion des fonds européens excepté en France ou tout passe, ou presque, par les griffes de Paris.
Redonner un nouveau souffle par une
démocratie de proximité
Il faudra bien reparler du redécoupage et de la taille
des régions. Ce chantier devrait être l’occasion de rassembler tous les
départements bretons. La structure
fiscale des budgets régionaux est telle que la région ne prélève que 3 % de
l’impôt local. Si la région décidait d’une augmentation de 50 % des bases fiscales, cela aurait une incidence
réelle sur la feuille d’impôt de 1,5 %. Il est urgent de faire de la région une
grande collectivité. Elle devrait au moins disposer de la capacité d’affecter
a15 % des prélèvements effectués dans son territoire. De même, la clarté
fiscale doit être faîte sur le « qui prélève quoi ». Bref, un impôt
direct pour chaque niveau et non cet entrelacs qui permet de tout brouiller aux
yeux du citoyen.
Subsidiarité et proximité : le principe de
subsidiarité est une maxime politique et sociale selon laquelle la
responsabilité d’une a ction publique doit être alloué à la plus petite entité
capable de résoudre le problème elle-même. C’est une forme poussée de
décentralisation visant à rapprocher au maximum le pouvoir et donc la prise de
décision, du citoyen.
Péréquation et solidarité : la péréquation est le
système de transfert d’impôts entre les entités fédérés, d’une Etat fédéral (cf
les sytèmes allemands et canadiens). C’est un principe de solidarité entre les
régions riches et pauvres, qui prend le contre-pied de la logique néo-libérale
de créer des régions en concurrence les unes avec les autres.
Régionalisme et humanité : pour EELV la région est
le niveau territorial privilégie entre
le local eét le continental mais la région, tout comme les niveaux surpra et
infra, doit être basé sur une réalité vécue, humaine et non un découpage
technocratique imposé aux habitants. Ce qui compte ce sont l’histoire, la
culture, les réseaux socio-économiques, la complémentarité interne, la volonté
de vivre ensemble. On peux ainsi envisager une région Pays Basque de la taille
d’un demi-département et une région Val de Loire de la taille de 9 départements.
Alors qu’on doit rejeter sans concession l’idée technocratique d’une région
Ouest, on, doit souhaiter la réunification d’une Bretagne à cinq départements
incluant la Loire Atlantique.
Une 3ème étape de la décentralisation : vers le fédéralisme différencié.
La 6ème république mettra en œuvre une
nouvelle organisation de l’Etat sur un mode fédéral avec un pouvoir fort aux
régions a qui seront données des compétences normatives importantes, couplées
au rétablissement d’une véritable autonomie fiscale, l’Etat garantissant de son
côté une péréquation fiscal entre régions pauvres et riches. Ce fédéralisme sera différencié dans le sens où la
distribution des compétences et des formes d’organisation territoriales
pourront varier d’une région à l’autre et qu’il sera accordé une large place à
l’expérimentation régionale (normative, fiscale, politique).
Les écologistes proposent que :
-
Le Sénat soit transformé en chambre des régions sera
la gardiens du principe de subsidiarité dans l’état fédéral. Il disposera de
pouvoirs législatifs et de contrôle spécifiques relatifs à l’organisation
territoriale de la République, s’agissant tout à la fois des règles régissant
les compétences des collectivités territoriales., des conditions de leur
autonomie normative et financière et de l’organisation de la solidarité financière
entre les territoires.
-
Les régions soient redéfinies avec pouvoirs
renforcés. Les fusions et redécoupages seront facilités. Les moyens et
compétences des régions seront augmentés
pour qu’ils deviennent comparables à celui des régions de nos voisins
européens.
-
Le conseil général soit supprimé. Ses
compétences notamment sociales seront redistribués entre la Région,
l’intercommunalité et les communes dans le cadre d’une conférence des pouvoirs
locaux qui se tiendrait dans chaque région. Le département pourra rester un
périmètre d’action des services de l’Etat comme de ceux de la région.
-
Les
intercommunalités seront transformés en collectivités de plein exercice et
l’élection de leurs membres sera assurée par les citoyens au suffrage
universel par scrutins de listes
proportionnelles. Ces nouvelles collectivités fusionneront avec les
« pays » et couvriront l’ensemble du pays. Elles deviendront
l’échelon politique intermédiaire entre entre la commune et la région. Les
compétences de celles-ci seront définies au sein de la conférence des pouvoirs
locaux avec les représentants de la région et des communes. Les conseils de
développement issus de la loi Voynet et les CESER verront leurs prérogatives
renforcées, notamment en matière de budget participatif.
- Dans le cadre d’une rénovation démocratique, une réflexion sera menée sur le fonctionnement interne des différentes collectivités territoriales, afin de repenser et limiter le pouvoir des président-e-s d’exécutifs, de diminuer la prime majoritaire et de redéfinir les droits des élu-e-s minoritaires.Pour ce faire, une séparation totale des fonctions exécutives et délibératives sera instaurée, Il s’agit d’une évolution essentielle pour sortir du pouvoir quasi-absolu conféré aux maires et présidents, et de la répartition ambiguë des responsabilités qui l’alimente.
- Les langues régionales seront défendues. Alors que la plupart des langues “régionales” de France sont en sérieux danger d’extinction selon l’UNESCO, la passivité de l’État vis-à-vis de sa diversité linguistique est condamnable. Depuis 2008, l’article 75-1 de la Constitution reconnaît certes l’existence des langues régionales, mais seulement en tant que « patrimoine », et n’a débouché sur aucune modification législative. L’ambition des écologistes, c’est d’une part de parvenir à une “récupération” linguistique, c’est-à-dire la possibilité du bilinguisme dans tous les secteurs de la vie publique et privée dans les régions historiquement concernées, et d’autre part de permettre aux langues minoritaires parlées par les populations issues de l’immigration et des diasporas d’être transmises en toute dignité à leurs descendants. Pour cela, nous prônons une réforme constitutionnelle permettant la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, de même que de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales et la possibilité pour toute région de définir sa ou ses langue(s) régionale(s) comme coofficielle(s) avec le français. Une loi sera également votée, établissant un statut stable et ambitieux en termes de moyens mis en œuvre. Les priorités sont le développement des langues régionales dans l’enseignement, les médias et les relations publiques.
Merci de votre écoute.
- Dans le cadre d’une rénovation démocratique, une réflexion sera menée sur le fonctionnement interne des différentes collectivités territoriales, afin de repenser et limiter le pouvoir des président-e-s d’exécutifs, de diminuer la prime majoritaire et de redéfinir les droits des élu-e-s minoritaires.Pour ce faire, une séparation totale des fonctions exécutives et délibératives sera instaurée, Il s’agit d’une évolution essentielle pour sortir du pouvoir quasi-absolu conféré aux maires et présidents, et de la répartition ambiguë des responsabilités qui l’alimente.
- Les langues régionales seront défendues. Alors que la plupart des langues “régionales” de France sont en sérieux danger d’extinction selon l’UNESCO, la passivité de l’État vis-à-vis de sa diversité linguistique est condamnable. Depuis 2008, l’article 75-1 de la Constitution reconnaît certes l’existence des langues régionales, mais seulement en tant que « patrimoine », et n’a débouché sur aucune modification législative. L’ambition des écologistes, c’est d’une part de parvenir à une “récupération” linguistique, c’est-à-dire la possibilité du bilinguisme dans tous les secteurs de la vie publique et privée dans les régions historiquement concernées, et d’autre part de permettre aux langues minoritaires parlées par les populations issues de l’immigration et des diasporas d’être transmises en toute dignité à leurs descendants. Pour cela, nous prônons une réforme constitutionnelle permettant la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, de même que de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales et la possibilité pour toute région de définir sa ou ses langue(s) régionale(s) comme coofficielle(s) avec le français. Une loi sera également votée, établissant un statut stable et ambitieux en termes de moyens mis en œuvre. Les priorités sont le développement des langues régionales dans l’enseignement, les médias et les relations publiques.
Merci de votre écoute.
mardi 24 juillet 2012
Retours des festivals d'Avignon et de Carhaix/Karaez
On me demande ce que je pense des festivals d'Avignon et des Vieilles Charrues dont je reviens.
Voici mes impressions.
Avignon
J'aime toujours autant l'ambiance dans les rue, la belle ville du sud avec ses cigales tellement exotiques pour moi, la chaleur (surtout qu'il pleuvait en Bretagne). Il n'y-a pas vraiment un sentiment de foule et toujours un coin pour se poser. J'adore le chapiteau du village du Off et les débats pour refaire le monde mais j'aime aussi l'espace d'accueil du In qui n'est pas trop pédant. Je reste toujours bleuffé par l'offre culturelle qu'on me propose sur un plateau.
Sur le Off d'Avignon.
J'ai adoré un seul spectacle même si, au début, je me suis demandé ce que je faisais là ! Médiocre dans son jeu (en fait excellent), j''ai été surpris par son discours et il a réellement attisé ma curiosité. J'ai même été révolté
C'est L'affaire Dusssaert de et par Jacques Mougenot. Une réflexion intelligente sur l'art contemporain.
J'ai bien aimé -dans tout fait un autre registre - Le clan des divorcés de Alil Vardar et joué par lui même/
Pièce familiale avec des effets de comiques de situations pas bien nouveau mais toujours efficaces.
J'ai aimé Le Barbier de Séville dans une version qui allie le théâtre et l'opéra.
Un Figaro tonitruant, dynamique et percutant.
J'ai moins aimé Hotel Palestine de la troupe La Manufacture.
Des redondances, une mise en scène sans originalité mêlant vidéo et théâtre
Qu'est ce que cela apporte réellement ? Je cherchais une pièce politique, j'ai trouvé un message convenu.
Sur le In je n'ai vu que Nouveau Roman de Christophe Honoré.
Le gars de Rostrenen a mis en scène une période que j'apprécie beaucoup dans l'histoire de la littérature : le nouveau roman. La pièce est pleine, historique, complète sur les temps de rencontres entre des auteurs des années 50. On est rempli de l'histoire et de la dynamique de groupe (d'ailleurs existe t'elle/t'il réellement ?) de ceux et celles qui se construisent en même temps comme auteur-e-s. On toise Topor, Robbe-Grillet, Sarraute, Duras... J'ai aimé la mise en scène dispersée, basée sans aucun doute sur des moments d'improvisation. Mélanger aussi les acteurs qui incarnent les auteurs (une femme pour un homme parfois, Marguerite Duras jeune et séduisante...quelle surprise !) est une idée au début déconcertante mais en fin de compte séduisante. J'ai passé un bon moment même si la longueur de la pièce (3 h 45) m'a fait avoir quelques absences...
Au festival des Vieilles Charrues/gouel en erer kozh de Carhaix/Karaez
Autre ambiance, autre genre. Côté bénévole j'apprécie toujours l'ambiance bon enfant et la qualité de l'accueil qui s'améliore d'année en année. L'espace bénévoles avec boissons sans alcool gratuites, fruits, massages, toilettes (sèches s'il vous plait), journaux, TV... est vraiment très bien venu. Je trouve par contre que la langue bretonne perd en visibilité. Le bilinguisme n'est pas (plus ?) systématique et il devient anecdotique. Y-a du boulot de ce côté là encore, car écrire youl-vad sur mon bracelet, cela n'est pas bien compliqué . J'ai aimé le recyclable en consigne pour les barquettes de frites d''autant plus que c'est effectué par une association employant des personnes handicapées.. Je trouve d'ailleurs le site de plus en plus propre et je reste toujours aussi fier des Bretons du Kreiz Breizh d'organiser le plus grand festival rock d'Europe : 244 000 festivaliers sur 4 jours tout de même ! Dans une ville de 8000 habitants, ça donne une ambiance très électrique. Côté concerts, le grand moment fut la découverte de l'ensemble de musique classique Matheus comme.... groupe de rock avec une cantatrice norvégienne. Inoubliable. Autant pour le lieu, le soleil, l'ambiance que le dialogue entre cantatrice et orchestre. J'ai aussi aimé les prestations de Thiéfaine (pour son univers de dingue) , Sting (avec pas mal de reprises de Police...souvenir, souvenir) , Orelsan (des paroles un peu trash mais un super contact avec le public et ça me permet de savoir ce dont me parle ma fille ) , Kasabian (ceux là peuvent mettre le feu à des glaçons ) et The Cure (ha ce regard inquiétant de Robert et ce bon vieux Don't boys cry ! ) tout comme la formidable troupe de théâtre de rue Joe Sature et ses osselets que je conseille à tous les programmateur. Drôle, vif, délirant tout en ayant toujours un fil conducteur. Du grand art.
Ha oui, j'ai aperçu un bout du chapeau de Bob Dylan et vaguement entendu sa voix...
C'était une belle édition avec un temps idéal.
jeudi 24 mai 2012
L'énergie en partage
L’énergie en partage
par Jean-Claude Pierre (*)
Nos régions de l’Ouest commencent, enfin, à prendre conscience du fait que leur remarquable potentiel d’énergies renouvelables constitue aussi un remarquable gisement d’emplois ! Éolien, « hydrolien », solaire, bois, biomasse… Pourquoi avoir tant attendu pour mettre ces ressources en valeur ? L’une des raisons tient à un fait : le centralisme qui prévaut chez nous n’a pas contribué à favoriser les initiatives qui auraient permis aux régions de valoriser les meilleures composantes de leur « bouquet » d’énergies renouvelables. Et, ce faisant, à notre pays de développer simultanément plusieurs filières. Le recours à une solution unique, destinée à l’ensemble de l’Hexagone, a favorisé le « tout nucléaire». Ce choix, mobilisant l’essentiel des crédits de recherche, n’a pas non plus permis à la France de préparer les alternatives aux énergies fossiles. Nous payons, aujourd’hui, au prix fort, le coût des retards ainsi accumulés dans lamise en oeuvre de la transition énergétique, alors que cette transition offre tant d’opportunités au développement local, à l’innovation sociale, à la créativité… Mais, mieux vaut tard que jamais ! Les récentes décisions sur l’éolien en mer vont dans le bon sens. Souhaitons que notre pays – qui dispose de plus de 5 000 km de linéaire côtier – se fixe rapidement des objectifs comparables à ceux retenus par le Royaume- Uni, le Danemark ou l’Allemagne. Cette dernière, forte de l’expérience acquise dans la mise en service d’un parc éolien terrestre de 30 000 mégawatts, se donne maintenant pour objectif de se doter de 25 000 mégawatts supplémentaires, à partir du potentiel que lui offrent ses 650 km de côtes en mer du Nord et en Baltique. Même si comparaison n’est pas raison, il y a là matière à réflexion. Engager un véritable débat sur l’énergie, c’est aussi poser la question de son financement. Le Danemark, autre pays leader, a ouvert la voie. Plus de 100 000 familles y sont d’ores et déjà actionnaires d’un parc éolien, bénéficiant ainsi des retombées financières. Cette réalité, favorisée par la réglementation, permet de mieux comprendre pourquoi l’acceptabilité sociale de l’éolien y est bien meilleure que chez nous. Le solaire photovoltaïque, parce qu’il se prête particulièrement bien aux solutions décentralisées, offre une chance exceptionnelle de démocratiser la production énergétique et, en assurant la redistribution des plus-values qu’elle génère sur les territoires, de favoriser la relocalisation de l’économie. En Allemagne, la mise en place d’une capacité de production photovoltaïque de l’ordre de 20 000 mégawatts a été portée par la création d’un nombre considérable de coopératives. Ces initiatives prouvent que « la troisième révolution industrielle » (1) dont parle Jérémy Rifkin est d’ores et déjà en marche. Elles illustrent aussi le fait que ce n’est sans doute pas par hasard si les Nations unies ont décidé, tout à la fois, de faire de 2012 « l’année internationale des énergies renouvelables » et « l’année internationale des coopératives ». C’est là, pour nos régions de l’Ouest où l’esprit coopératif est encore bien vivant, une double opportunité d’ouvrir vraiment les débats sur la transition énergétique qui s’avère si nécessaire, tant pour préserver la planète que pour répondre aux fortes attentes sociales qui se font jour.
(1) La troisième révolution industrielle,
éditions LLL, février 2012.
(*) Conseiller économique et
social de Bretagne.
Ouest-France 24/05/2012
lundi 7 mai 2012
A quand des maires et conseillers municipaux (même de droite) respectueux du monde associatif ?
Communiqué
J’ai découvert avec surprise qu’une délégation d’élus de Lesneven a rencontré le maire de Guissény afin de lui proposer de déménager sur sa commune des associations employeurs basées à Lesneven qui sans aucun doute les gênent. Je me félicite de la réaction saine du maire de Guissény qui dénonce cette attitude aussi irresponsable qu’irréfléchie. Il faut savoir que ces associations (Diwan, Divskouarn, Dastum, Ti ar vro) représentent 15 emplois, qu’elles drainent des centaines de bénévoles qui travaillent à des projets collectifs et qui font connaitre Lesneven comme une ville culturelle par des manifestations de grande ampleur (fêtes des jeux d’Europe, foire aux poneys…) et qu’elles coûtent bien peu à Lesneven par rapport à ce qu’elles rapportent directement et indirectement. Par exemple, en plus des emplois directs, elles attirent nombre de familles des alentours qui font leurs courses sur Lesneven. C’est donc une richesse économique, sociale et culturelle à préserver et à valoriser. Les élus de Lesneven cherchent eux à s’en débarrasser maladroitement et sans en parler avec les premiers intéressés ! Viendrait-il à l’idée de ces élus d’aller voir une autre commune pour leur demander d’accueillir les entreprises de la ZA du Parcou sans même les prévenir ? Alors que la course relais Ar Redadeg pour la langue bretonne va traverser notre pays les 12 et 13 Mai, que des élus de la communauté de communes de Lesneven-côte des Légendes viennent de voter la charte Ya d’ar brezhoneg ! il est grand temps que cette dynamique ancrée, pérenne et créatrice d’emplois autour de notre culture populaire soit portée par une vraie politique publique communautaire soutenue par des élus responsables autour d’un pôle culturel associant les forces vives comme M le Maire de Lesneven l’avait promis lors de récents conseils municipaux.
J’ai découvert avec surprise qu’une délégation d’élus de Lesneven a rencontré le maire de Guissény afin de lui proposer de déménager sur sa commune des associations employeurs basées à Lesneven qui sans aucun doute les gênent. Je me félicite de la réaction saine du maire de Guissény qui dénonce cette attitude aussi irresponsable qu’irréfléchie. Il faut savoir que ces associations (Diwan, Divskouarn, Dastum, Ti ar vro) représentent 15 emplois, qu’elles drainent des centaines de bénévoles qui travaillent à des projets collectifs et qui font connaitre Lesneven comme une ville culturelle par des manifestations de grande ampleur (fêtes des jeux d’Europe, foire aux poneys…) et qu’elles coûtent bien peu à Lesneven par rapport à ce qu’elles rapportent directement et indirectement. Par exemple, en plus des emplois directs, elles attirent nombre de familles des alentours qui font leurs courses sur Lesneven. C’est donc une richesse économique, sociale et culturelle à préserver et à valoriser. Les élus de Lesneven cherchent eux à s’en débarrasser maladroitement et sans en parler avec les premiers intéressés ! Viendrait-il à l’idée de ces élus d’aller voir une autre commune pour leur demander d’accueillir les entreprises de la ZA du Parcou sans même les prévenir ? Alors que la course relais Ar Redadeg pour la langue bretonne va traverser notre pays les 12 et 13 Mai, que des élus de la communauté de communes de Lesneven-côte des Légendes viennent de voter la charte Ya d’ar brezhoneg ! il est grand temps que cette dynamique ancrée, pérenne et créatrice d’emplois autour de notre culture populaire soit portée par une vraie politique publique communautaire soutenue par des élus responsables autour d’un pôle culturel associant les forces vives comme M le Maire de Lesneven l’avait promis lors de récents conseils municipaux.
vendredi 4 mai 2012
Mon vote de Dimanche (bis)
Bien sur ce n'est pas la panacée François Hollande, bien sur l'accord passé avec EELV il commence à s'asseoir dessus avant même d'avoir les coudées franches ce qui montre bien le peu de considération qu'il a de notre mouvement, de nos idées et de notre vision du monde ; bien sur la transition énergétique n'est pas le cadet de ses souçis loin s'en faut ; bien sur il va recommencer la même méthode que JY Le Drian il y-a 2 ans : en débauchant des (ex) écologistes et en disant "mon programme, rien que mon programme !" ; bien sur il va faire l'aéroport ND des Landes et renforcer le nucléaire même si il laisse quelques doutes traîner par çi par là, à l'avant veille de son élection.
Et pourtant.... face à lui, c'est le pire : la mort des régions,une arrogance sans vergogne, des arrangements avec les financiers, l'exclusion et la stigmatisation des plus faibles, une société infiltrée par les financiers, un capitalisme décomplexé.
Face au pire, bien sur, on ne peut faire le choix que du moins pire et il y-a des éléments intéressants dans le programme du parti socialiste.
Eva Joly portait réeellement dans son programme un monde plus juste, plus écologique, plus égalitaire, en un mot, meilleur, mais que nous n'avons pas réussit à faire voir, que les Français n'ont pas voulu voir.
Un jour, peut être, deviendra t'il notre avenir, dans une 6ème république, fédérale et ouverte aux diversités.
En attendant, Dimanche, votons juste et réjouissons nous ensemble d'un pays qui sera, je l'espère, libéré de la gangrène de l'égoïsme et du repli sur soi que nous subissons depuis 5 ans.
Et pourtant.... face à lui, c'est le pire : la mort des régions,une arrogance sans vergogne, des arrangements avec les financiers, l'exclusion et la stigmatisation des plus faibles, une société infiltrée par les financiers, un capitalisme décomplexé.
Face au pire, bien sur, on ne peut faire le choix que du moins pire et il y-a des éléments intéressants dans le programme du parti socialiste.
Eva Joly portait réeellement dans son programme un monde plus juste, plus écologique, plus égalitaire, en un mot, meilleur, mais que nous n'avons pas réussit à faire voir, que les Français n'ont pas voulu voir.
Un jour, peut être, deviendra t'il notre avenir, dans une 6ème république, fédérale et ouverte aux diversités.
En attendant, Dimanche, votons juste et réjouissons nous ensemble d'un pays qui sera, je l'espère, libéré de la gangrène de l'égoïsme et du repli sur soi que nous subissons depuis 5 ans.
vendredi 20 avril 2012
Mon vote de Dimanche
Je voterai Eva Joly sans aucune hésitation Dimanche car elle est la seule à porter un vrai projet fédéraliste par des régions plus fortes et une vraie conviction pour le devenir des cultures minoritaires, qu'elle est la seule à vouloir la transition énergétique vers la sortie du nucléaire, qu'elle porte des valeurs d'éthique, d'humanisme et de responsabilité sans faille dans son parcours de vie et... enfin que EELV a un excellent programme économique permettant de créer des emplois dans une économie qui soit au service de l'Homme et d'un mieux vivre ensemble et non pas de la finance spéculative à l'origine d'aggravations environnementales et évidemment d'inégalités sociales sans précédents.
De plus, nous ne sommes par dans la configuration de 2002, le FN ne sera pas présent au second tour et le vote dit "utile" ne servira qu'à renforcer l'hégémonie d'un parti ultra-majoritaire présent déjà dans la grande majorité des régions, départements, grandes villes où au Sénat.
Vive la diversité, en politique comme ailleurs !
De plus, nous ne sommes par dans la configuration de 2002, le FN ne sera pas présent au second tour et le vote dit "utile" ne servira qu'à renforcer l'hégémonie d'un parti ultra-majoritaire présent déjà dans la grande majorité des régions, départements, grandes villes où au Sénat.
Vive la diversité, en politique comme ailleurs !
samedi 14 avril 2012
Un peu de cohérence
Je suis toujours surpris de la part de mes collègues élus des dissonances entre leurs paroles et leurs actes. Ainsi le 29 Mars dernier au conseil régional de Bretagne que de beaux discours j'ai entendu sur les langues de Bretagne lors de l'adoption de l'actualisation de la politique linguistique. Il nous fallait les développer, les promouvoir, les montrer... Consensus général pour plus d'ambition... que diable !
Deux jours après, pour la grande manifestation annoncée depuis plus d'un an pour défendre les langues de Bretagne, j'avais largement assez de doigts pour compter les élus régionaux présents !... Pourtant si il y-a bien un endroit ou il fallait être c'était là ! Montrer une union sacrée autour de notre richesse linguistique et le souhait de la voir transmettre, n'est ce pas le plus beau des message ? Non, conseiller généraux et régionaux n'étaient pas là, pour la plupart.
Que de mépris, je trouve, pour ces gens, ces associations, qui transmettent depuis des génération nos langues et notre culture dans une totale abnégation...Etre là c'était les considérer, aussi.
C'est la même chose pour la réintégration de la Loire Atlantique à la Bretagne. Le 5ème département manquant. Je siège au groupe de travail d'élus sur ce thème qui avait été demandé par l'UDB. Il est présidé par le Vice Président à la culture, Jean Michel Le Boulanger. Nous consultons ce qui fait la Bretagne d'aujourd'hui sur ce thème : juristes, responsables économique, directeurs de médias... Dans les couloirs de la région il n'est pas rare que j'entende nombre d'élus dirent combien il s'en fichent totalement, voire pire, de ce souhait de rattachement. Pourtant des voeux sont voté régulièrement et ceci à l'unanimité par tous les groupes pour une Bretagne à 5 département...
Que de mépris je trouve pour cette revendication légitime soutenu par nombre de Bretons.
Enfin j'étais ce matin à la marche citoyenne contre la centrale à gaz de Landivisiau. 1200 manifestants dont un collectif d'élus locaux. En ce pays Léonard si conservateur j'ai rencontré là des conseillers municipaux progressistes, parfois de la majorité dans leurs communes mais le plus souvent de l'opposition. De Landivisiau et des communes alentours. Et j'ai vu des élus courageux. Certains avaient voté pour ce projet et étaient revenu sur leurs déçisions. D'autres, de gauche, étaient désemparés alors que le parti socialiste et l'UMP soutiennent main dans la main ce projet. Eux, considèrent qu'ils ont le courage de leurs opinions. Eux, osent affronter l'omerta léonarde et dire qu'ils ne sont pas d'accord avec cet accord Etat/région pour bruler du gaz de l'étranger afin d'en faire de l'électricité en enrichissant des actionnaires.
Pour ces conseillers municipaux, je tire mon chapeau !
Deux jours après, pour la grande manifestation annoncée depuis plus d'un an pour défendre les langues de Bretagne, j'avais largement assez de doigts pour compter les élus régionaux présents !... Pourtant si il y-a bien un endroit ou il fallait être c'était là ! Montrer une union sacrée autour de notre richesse linguistique et le souhait de la voir transmettre, n'est ce pas le plus beau des message ? Non, conseiller généraux et régionaux n'étaient pas là, pour la plupart.
Que de mépris, je trouve, pour ces gens, ces associations, qui transmettent depuis des génération nos langues et notre culture dans une totale abnégation...Etre là c'était les considérer, aussi.
C'est la même chose pour la réintégration de la Loire Atlantique à la Bretagne. Le 5ème département manquant. Je siège au groupe de travail d'élus sur ce thème qui avait été demandé par l'UDB. Il est présidé par le Vice Président à la culture, Jean Michel Le Boulanger. Nous consultons ce qui fait la Bretagne d'aujourd'hui sur ce thème : juristes, responsables économique, directeurs de médias... Dans les couloirs de la région il n'est pas rare que j'entende nombre d'élus dirent combien il s'en fichent totalement, voire pire, de ce souhait de rattachement. Pourtant des voeux sont voté régulièrement et ceci à l'unanimité par tous les groupes pour une Bretagne à 5 département...
Que de mépris je trouve pour cette revendication légitime soutenu par nombre de Bretons.
Enfin j'étais ce matin à la marche citoyenne contre la centrale à gaz de Landivisiau. 1200 manifestants dont un collectif d'élus locaux. En ce pays Léonard si conservateur j'ai rencontré là des conseillers municipaux progressistes, parfois de la majorité dans leurs communes mais le plus souvent de l'opposition. De Landivisiau et des communes alentours. Et j'ai vu des élus courageux. Certains avaient voté pour ce projet et étaient revenu sur leurs déçisions. D'autres, de gauche, étaient désemparés alors que le parti socialiste et l'UMP soutiennent main dans la main ce projet. Eux, considèrent qu'ils ont le courage de leurs opinions. Eux, osent affronter l'omerta léonarde et dire qu'ils ne sont pas d'accord avec cet accord Etat/région pour bruler du gaz de l'étranger afin d'en faire de l'électricité en enrichissant des actionnaires.
Pour ces conseillers municipaux, je tire mon chapeau !
jeudi 29 mars 2012
Voeu pour les langues de Bretagne
Voeu que j'ai déposé au Conseil régional de Bretagne le 29 Mars , voté à l'unanimité excepté par l'UMP qui n'a pas souhaité prendre part au vote.
La diversité linguistique et culturelle dans le monde est un enjeu majeur pour les années à venir. En France, les langues régionales et en particulier les langues bretonne et gallèse font partie des langues classées « en danger sérieux d’extinction » selon l’UNESCO. Ceci doit appeler une politique volontariste de sauvegarde et de développement des langues et cultures bretonnes et des actions significatives conduites en partenariat avec les différentes collectivités territoriales et l’État, qui a une responsabilité particulière sur cette question.
En effet, la France a ratifié la « Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles » ainsi que la « Convention sur la sauvegarde du patrimoine immatériel de l’humanité » de l’UNESCO. De plus, la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 de modernisation des institutions de la Ve République a introduit dans la Constitution un article 75-1 qui indique que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ».
Par ailleurs, la présence de cet article au sein du titre consacré aux collectivités territoriales donne toute sa légitimité à celles-ci pour conduire des actions de promotion et de développement des langues régionales en lien avec l’État.
Pour la Région Bretagne, les langues bretonne et gallèse constituent un élément fondamental qui participe de l’identité et de la personnalité de la région, non seulement comme partie intégrante du patrimoine régional, national et mondial, mais également comme contributeur à l’identification du territoire, au renforcement du lien social et à l’ouverture au monde.
C’est pour ces raisons que la Région Bretagne conduit une action volontariste en ce domaine en lien avec ses partenaires publics et privés et a pris position en faveur du développement des langues de Bretagne, à travers notamment l’adoption de plusieurs vœux en ce sens.
L’objectif est aujourd’hui de franchir une nouvelle étape et de permettre à toute personne d’accéder à la connaissance des langues et cultures de Bretagne et de participer à leur transmission, conformément aux textes internationaux :
en leur assurant une place accrue dans les médias audio-visuels, à des heures de grande écoute,
en encourageant davantage la création littéraire, théâtrale, musicale et cinématographique dans les langues de Bretagne,
en développant les enseignements des langues bretonne et gallèse par une politique d’offre généralisée telle qu’elle s’applique déjà dans d’autres territoires de la République (Corse, Pays basque),
enfin, en favorisant la pratique sociale des langues bretonne et gallèse par leur introduction dans l’espace public (signalisation, accueil dans les lieux publics, documents administratifs comme cela se pratique déjà au Pays basque…).
En conséquence :
- Le Conseil Régional de Bretagne s’associe à l’appel « Deomp De’I! Evit ar brezhoneg hag evit hor yezhoù ; Ahi! Galo e berton avaunjons d’asambl » ;
- Le Conseil Régional de Bretagne demande à l’État de ratifier la charte des langues régionales ou minoritaires du Conseil de l’Europe et de prolonger cette ratification par l’adoption d’une loi cadre permettant pour chaque région la reconnaissance, la protection, la promotion et le développement de leurs langues et de leurs cultures dans la société d’aujourd’hui ;
- Dans le cadre de la nécessaire décentralisation, le Conseil régional de Bretagne demande à disposer de la compétence en matière de politique linguistique et des moyens dédiés.
Un skod eus ar re pennañ eo al liested yezhel ha sevenadurel evit ar bloavezhioù da zont. E Bro-C’hall, eo bet lakaet ar yezhoù rannvro « en arvar bras da vont da get » gant an UNESCO, ar brezhoneg hag ar gallaoueg en o zouez evit Breizh. Kement-se a dle degas ur politikerezh youlek a warez hag a ziorren hag ivez oberioù splann douget asambles gant ar strollegezhioù lec’hel hag ar Stad, gantañ ur giriegezh a-bouez war an dachenn-se.
Peurwiriekaet eo bet gant Bro C’hall « ar c’hendiviz war gwarez ha brudañ liested ezteurel ar sevenadurioù » ha « kendiviz gwarez glad dizanvezel mab-den » an UNESCO. Ouzhpenn-se eo bet lakaet e-barzh mamm-lezenn Bro-C’hall, dre lezenn bonreizhel an 23 a viz Gouere 2008, ur pennad 75-1 a ziskler kement-mañ : « perzh eo ar yezhoù-rannvro eus glad Bro-chall ».
Peogwir emañ ar pennad-se e-barzh al lodenn a denn eus ar strollegezhioù lec’hel, eo reizh dezho da ren oberioù brudañ ha diorren evit ar yezhoù-rannvro, asambles gant ar Stad.
Evit Rannvro Breizh, eo ar brezhoneg hag ar gallaoueg, elfennoù a-bouez diazez a ra idantelezh ha personelezh ar Rannvro, perzh eo eus glad ar Rannvro, met ivez ar vro hag ar bed, ober a reont ivez avat evit d’hon tiriad bezañ anavezet en diavaez, kreñvat a ra al liamm sokial ha digeriñ a ra war ar bed.
Abalamour d’an dra-se e ren Rannvro Breizh oberioù youlek war an dachenn-se asambles gant kevelerien bublik ha prevez, savet eo ar Rannvro ivez a-du gant diorren yezhoù Breizh meur a wech, da skouer oc’h embann meur a het diwar-benn an dra-mañ.
Mont dreist ur bazenn nevez eo ar pal hiziv, ober ma c’hello kement hini tañva gouiziegezh yezhoù ha sevenadurioù Breizh ha kemer perzh d’o zreuzkas, diouzh ar skridoù etrevroadel :
O kreskiñ o flas er mediaioù klewelet, da vare ma vez an dud o selaou outo,
O vroudañ muioc’h ar skrivañ levrioù, pezhioù c’hoari, sonerezh ha filmoù e yezhoù Breizh,
O tiorren kelenn ar brezhoneg hag ar gallaoueg dre politikerezh ur c’hinnig d’an holl e-giz ma vez anezhañ dija e broioù all eus ar Republik (Korsika, Euskadi).
Da echuiñ ganti, o vroudañ implij foran ar brezhoneg hag ar gallaoueg o reiñ plas dezho e kement lec’h publik a zo (panellerezh, degemer el lec’hioù publik, teulioù melestradurel evel e vez graet en Euskadi…).
Diskleriañ a reomp neuze :
Mont a ra a-du Kuzul Rannvro Breizh gant galv « Deomp De’i ! Evit ar brezhoneg hag evit hor yezhoù ; Ahi! Galo e berton avaunjons d’asambl » ;
Goulenn a ra Kuzul Rannvro Breizh digant ar Stad ma vo peurwiriekaet karta yezhoù rannvro pe minorelaet Kuzul Europa, ha da astenn ar peuriwiriekaat-mañ gant ul lezenn-stern a roio ar gwir da bep rannvro da anavezout, gwarez, difenn ha brudañ o yezhoù ha sevenadurioù er gevredigezh a-vremañ ;
Gant lusk an digreizennañ ret, e c’houlenn Kuzul Rannvro Breizh, kaout ar barregezh war ar politikerezh yezh, kement hag an arc’hantaouiñ a zo ezhomm d’e lakaat e pleutsr.
La diversité linguistique et culturelle dans le monde est un enjeu majeur pour les années à venir. En France, les langues régionales et en particulier les langues bretonne et gallèse font partie des langues classées « en danger sérieux d’extinction » selon l’UNESCO. Ceci doit appeler une politique volontariste de sauvegarde et de développement des langues et cultures bretonnes et des actions significatives conduites en partenariat avec les différentes collectivités territoriales et l’État, qui a une responsabilité particulière sur cette question.
En effet, la France a ratifié la « Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles » ainsi que la « Convention sur la sauvegarde du patrimoine immatériel de l’humanité » de l’UNESCO. De plus, la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 de modernisation des institutions de la Ve République a introduit dans la Constitution un article 75-1 qui indique que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ».
Par ailleurs, la présence de cet article au sein du titre consacré aux collectivités territoriales donne toute sa légitimité à celles-ci pour conduire des actions de promotion et de développement des langues régionales en lien avec l’État.
Pour la Région Bretagne, les langues bretonne et gallèse constituent un élément fondamental qui participe de l’identité et de la personnalité de la région, non seulement comme partie intégrante du patrimoine régional, national et mondial, mais également comme contributeur à l’identification du territoire, au renforcement du lien social et à l’ouverture au monde.
C’est pour ces raisons que la Région Bretagne conduit une action volontariste en ce domaine en lien avec ses partenaires publics et privés et a pris position en faveur du développement des langues de Bretagne, à travers notamment l’adoption de plusieurs vœux en ce sens.
L’objectif est aujourd’hui de franchir une nouvelle étape et de permettre à toute personne d’accéder à la connaissance des langues et cultures de Bretagne et de participer à leur transmission, conformément aux textes internationaux :
en leur assurant une place accrue dans les médias audio-visuels, à des heures de grande écoute,
en encourageant davantage la création littéraire, théâtrale, musicale et cinématographique dans les langues de Bretagne,
en développant les enseignements des langues bretonne et gallèse par une politique d’offre généralisée telle qu’elle s’applique déjà dans d’autres territoires de la République (Corse, Pays basque),
enfin, en favorisant la pratique sociale des langues bretonne et gallèse par leur introduction dans l’espace public (signalisation, accueil dans les lieux publics, documents administratifs comme cela se pratique déjà au Pays basque…).
En conséquence :
- Le Conseil Régional de Bretagne s’associe à l’appel « Deomp De’I! Evit ar brezhoneg hag evit hor yezhoù ; Ahi! Galo e berton avaunjons d’asambl » ;
- Le Conseil Régional de Bretagne demande à l’État de ratifier la charte des langues régionales ou minoritaires du Conseil de l’Europe et de prolonger cette ratification par l’adoption d’une loi cadre permettant pour chaque région la reconnaissance, la protection, la promotion et le développement de leurs langues et de leurs cultures dans la société d’aujourd’hui ;
- Dans le cadre de la nécessaire décentralisation, le Conseil régional de Bretagne demande à disposer de la compétence en matière de politique linguistique et des moyens dédiés.
Kuzul-rannvro Breizh Dalc’h an 29 a viz Meurzh 2012 HET Evit gwarez ha brudañ hor yezhoù ha sevenadurioù rannvro | Strollad Europa Ekologiezh Ar Re C’hlaz Breizh hag Unvaniezh Demokratel Breizh |
Peurwiriekaet eo bet gant Bro C’hall « ar c’hendiviz war gwarez ha brudañ liested ezteurel ar sevenadurioù » ha « kendiviz gwarez glad dizanvezel mab-den » an UNESCO. Ouzhpenn-se eo bet lakaet e-barzh mamm-lezenn Bro-C’hall, dre lezenn bonreizhel an 23 a viz Gouere 2008, ur pennad 75-1 a ziskler kement-mañ : « perzh eo ar yezhoù-rannvro eus glad Bro-chall ».
Peogwir emañ ar pennad-se e-barzh al lodenn a denn eus ar strollegezhioù lec’hel, eo reizh dezho da ren oberioù brudañ ha diorren evit ar yezhoù-rannvro, asambles gant ar Stad.
Evit Rannvro Breizh, eo ar brezhoneg hag ar gallaoueg, elfennoù a-bouez diazez a ra idantelezh ha personelezh ar Rannvro, perzh eo eus glad ar Rannvro, met ivez ar vro hag ar bed, ober a reont ivez avat evit d’hon tiriad bezañ anavezet en diavaez, kreñvat a ra al liamm sokial ha digeriñ a ra war ar bed.
Abalamour d’an dra-se e ren Rannvro Breizh oberioù youlek war an dachenn-se asambles gant kevelerien bublik ha prevez, savet eo ar Rannvro ivez a-du gant diorren yezhoù Breizh meur a wech, da skouer oc’h embann meur a het diwar-benn an dra-mañ.
Mont dreist ur bazenn nevez eo ar pal hiziv, ober ma c’hello kement hini tañva gouiziegezh yezhoù ha sevenadurioù Breizh ha kemer perzh d’o zreuzkas, diouzh ar skridoù etrevroadel :
O kreskiñ o flas er mediaioù klewelet, da vare ma vez an dud o selaou outo,
O vroudañ muioc’h ar skrivañ levrioù, pezhioù c’hoari, sonerezh ha filmoù e yezhoù Breizh,
O tiorren kelenn ar brezhoneg hag ar gallaoueg dre politikerezh ur c’hinnig d’an holl e-giz ma vez anezhañ dija e broioù all eus ar Republik (Korsika, Euskadi).
Da echuiñ ganti, o vroudañ implij foran ar brezhoneg hag ar gallaoueg o reiñ plas dezho e kement lec’h publik a zo (panellerezh, degemer el lec’hioù publik, teulioù melestradurel evel e vez graet en Euskadi…).
Diskleriañ a reomp neuze :
Mont a ra a-du Kuzul Rannvro Breizh gant galv « Deomp De’i ! Evit ar brezhoneg hag evit hor yezhoù ; Ahi! Galo e berton avaunjons d’asambl » ;
Goulenn a ra Kuzul Rannvro Breizh digant ar Stad ma vo peurwiriekaet karta yezhoù rannvro pe minorelaet Kuzul Europa, ha da astenn ar peuriwiriekaat-mañ gant ul lezenn-stern a roio ar gwir da bep rannvro da anavezout, gwarez, difenn ha brudañ o yezhoù ha sevenadurioù er gevredigezh a-vremañ ;
Gant lusk an digreizennañ ret, e c’houlenn Kuzul Rannvro Breizh, kaout ar barregezh war ar politikerezh yezh, kement hag an arc’hantaouiñ a zo ezhomm d’e lakaat e pleutsr.
Hep yezhoù Breizh, Breizh ebet ! – Sans les langues de Bretagne, pas de Bretagne
Intervention Conseil régional de Bretagne du 29 Mars 2012
En préambule de mon intervention je voudrais ici rendre hommage à Annaig Renault qui vient de disparaitre. Écrivain de langue française et bretonne, Annaïg était d’une grande culture bretonne et européenne. Secrétaire Générale de l’institut Culturel de Bretagne, elle a travaillé inlassablement à la vie littéraire et à la promotion du livre en Bretagne et a produit une œuvre littéraire de belle facture en breton et en français.
Il y a aussi un anniversaire que je voudrais souligner : le 28 Février 1972. Il y a exactement quarante ans, un fringant jeune homme qu’on découvrait sous le nom de Alan Stivell nous lançait à tous un message : «hep brezhoneg, Breiz ebet ». Sans langue bretonne, pas de Bretagne. Message qu’il a relancé il y a quelques semaines dans la même salle à Paris, 40 ans après…
Qu’en est-il aujourd’hui ? Qu’avons-nous fait de cet appel d’un de nos plus grand artiste ?
Depuis quarante ans, nombre d’actions ont été mises en œuvre pour tenter de transmettre et faire vivre ces langues uniques, ces manières si particulières d’être et de comprendre le monde. Malgré les tentatives des jacobins de tous bords, malgré des décennies d’actions visant leur éradication, les étouffant même, interdisant leurs usages, en les déconsidérant et en les présentant comme les langues des ploucs, en faisant subir aux bretonnes et aux bretons humiliations et hontes par la dérision, le soupçon de collaboration ou de communautarisme de ses promoteurs. Et pourtant nos langues de Bretagne perdurent toujours. Petites mais vivantes. Cette richesse hors du commun nous ne pouvons la délaisser. Il en va de notre responsabilité.
Aujourd’hui, Monsieur Le Président, vous souhaitez actualiser la politique linguistique et il faut reconnaître que c’est un travail de qualité : travaillé, founnus ha sklaer, complet et clair, il donne de nouvelles perspectives, modestes mais volontaires. Sur la méthode nous regrettons encore une fois le peu de concertation. Il aurait par exemple été logique que le groupe « Politique linguiste » soit réuni avant la présentation d’aujourd’hui. Certaines orientations portées au débat n’ont pas été intégrées au document final : par exemple les lignes « Mettre en place un centre artistique expérimental en langue bretonne destiné à la jeunesse » ou « Prendre en compte les langues de Bretagne dans les formations diplômantes au spectacle vivant », sont passées à la trappe ? Le groupe de travail n’en a pas eu l’explication. J’aimerai bien l’entendre aujourd’hui.
Nous saluons néanmoins le travail accompli par notre collectivité en faveur du breton et du gallo et, bien entendu, nous adhérons au renouvellement des dispositifs de soutien à l’enseignement et la formation. Cela reste l’objet central du soutien de la Région pour les années à venir et permet de valoriser nos langues et nos cultures comme un formidable vivier d’emplois pour les jeunes de Bretagne. Nous soulignons aussi les efforts progressifs de notre Région pour mettre en avant la langue bretonne dans sa communication, ses documents, ou dans le cadre d’action de promotion, même si beaucoup reste encore à faire. Enfin nous nous félicitons que soit envisagé, comme nous l’avions demandé, la possibilité d’une traduction simultanée pour les sessions du Conseil régional. En montrant la voie, nous ne pourrons qu’inciter d’autres organismes proches de la région à faire de même à valoriser les langues de Bretagne comme l’ont fait dernièrement le Comité Régional du Tourisme et Livre et Lecture en Bretagne.
Mais face aux enjeux auxquelles sont confrontés nos langues nous devons aller plus loin ! Pour le breton, si l’on considère que le seuil de survie d’une langue est de 90 000 locuteurs, que chaque année la langue bretonne perd 10 000 locuteurs, nous avons alors seulement 10 ans pour inverser la tendance. Si, comme dans tous nos domaines de compétences, notre budget est là aussi contraint, pour que les langues de Bretagne rentrent de plein pied dans le XXIème siècle, nous devons passer à la vitesse supérieure.
Comment ?
D’abord en intégrant de manière transversale la politique linguistique à toutes les politiques régionales. Il y a 30 ans, à l’entrée des festoù noz il y avait dans le prix d’entrée « un Franc pour Diwan, ul lur evit Diwan» : une solidarité entre artistes, entre Bretons, pour leur langue. Je pense que chaque mission de notre Région devrait aussi mettre un pourcentage de son budget ou d’actions en faveur des langues de Bretagne. Cela éviterait certains ratés. Par exemple et puisque vous avez intitulé la communication autour de la politique jeunesse « Vous cherchez quelque chose ? », et bien oui je cherche toujours la place des langues de Bretagne dans cette politique !
En travaillant sur la transmission entre générations. Nous arriverons bientôt à la fin des dernières générations brittophones et gallésantes de naissance. Cette politique linguistique ne vez aurait pu être le moment de travailler à créer un formidable moyen de renforcer le lien entre néo-brittophones / gallésants et brittophones / gallésants de naissance qui sont pour la majorité des personnes âgées : par un système de parrainage, de compagnonnage, des rencontres, des diplômes du meilleur transmetteur… Que sais je ? Les Occitans ou les Basques le font. Transmettre le breton ou le gallo populaire, garder la forme la plus dialecticale avec son accent, son vocabulaire est un combat dans le combat pour les langues de Bretagne. Cela manque dans ce document pour un vrai partage et une transmission sociale et culturelle plus qu’un apprentissage des langues.
Et je voudrais d’ailleurs encore une fois rendre hommage aux militants des langues minorisées du monde. Vous pourrez les rencontrer samedi prochain à Quimper, Strasbourg ou Toulouse pour la grande manifestation pour les langues régionales où, je n’en doute pas, vous serez tous présents sans exception, cher-e-s collègues de droite comme de gauche, vous qui êtes des fervents défenseurs des langues de Bretagne… du moins au sein de cet hémicycle.
Il manque aussi à ce bordereau des actions sur la continuité scolaire en filière bilingue. Comme vous le soulignez, une rupture très importante entre le premier et le second degré est constaté. Ce sont ainsi 40% des enfants scolarisés dans l’enseignement bilingue au primaire qui intègrent au collège une filière monolingue et abandonnent l’apprentissage du breton. Si la cause principale de cette rupture est certainement liée à l’éloignement des collègues ayant une filière bilingue, ce n’est pas la seule raison. A Lannilis, par exemple, à la rentrée 2011, il y avait 105 enfants en filière bilingue privée en primaire et il reste toutes classes confondues… 27 élèves au collège, qui est pourtant a proximité. Les parents ne perçoivent pas nécessairement que l’engagement en primaire doit se poursuivre ensuite autrement. Aussi, il manque dans ce document une opération de communication avec les fédérations pour insister auprès des parents pour que cette continuité se fasse et qu’il y ait une meilleure visibilité du bilinguisme dans le secondaire.L‘inspecteur pédagogique Langues et cultures régionales disait à Plescop il y a quelques semaines : « On ne manque pas de moyens, mais d’élèves. C’est un drame. L’image de la langue bretonne n’est pas brillante ». Face à ce pessimiste et ces pennoù du en général, je dirais à tous en citant notre grand poète Paol Keineg
« Assez de mélancolie,
Assez de complaisance
De lamentions,
Il nous reste les immensités
de l’enthousiasme et de l’intelligence ».
Expérimenter, animer, donner à voir… Tout est bon pour faire briller de mille feux les langues de Bretagne. Personne n’a été malade parce qu’il parlait breton ou gallo. Bécassine et le sabot que les Bretons ont portés aux cous ne sont plus présents que dans notre complexe encore, parfois, de colonisés. Il est venu le temps des Bretons à l’aise dans leurs baskets, à l’identité affirmée et ouverte au monde dont les langues sont la colonne vertébrale. Et s’il faut ouvrir l’apprentissage du breton par d’autres langues, dans le cadre d’un enseignement intégré par exemple, alors pourquoi pas, tout en garantissant un niveau correct pour un bilinguisme accompli et épanoui.
Il nous faut aussi renforcer la présence de nos langues dans l’espace public. Et nous rêvons de voir naitre, à l’image de la Corse, une chaine de télévision et une radio publique en breton et gallo.
Justement, concernant la langue gallèse, je comprends le désarroi des gallésants face à l’omnipotence de la langue bretonne dans la politique régionale. Selon nous, c’est une politique linguistique spécifique à ses problématiques qu’il nous faut. Nous ne répondrons pas aux enjeux spécifiques du gallo avec les mêmes dispositifs stricto sensus que ceux destinés au breton. Les modes de valorisation, de transmission, doivent être différentes car elles n’ont ni la même histoire, ni la même résonance militante et culturelle mais elles méritent l’une comme l’autre d’être soutenu à la hauteur de ce qu’elles représentent pour la diversité culturelle de notre territoire en travaillant, encore plus spécifiquement pour le gallo, sur un travail social et culturel inter-générationnel.
Enfin, pour mener à bien ces objectifs, il nous faut des moyens humains plus importants au service « langues de Bretagne » du Conseil régional qui manque cruellement de personnel afin d’animer la politique linguistique.
Pour conclure, nous ne pourrons agir de manière ambitieuse en faveur de nos langues que dans le cadre d’une République qui reconnaitrait enfin la diversité culturelle et linguistique des populations qui la compose. Une République qui permettrait aux territoires de prendre en main leur avenir en fonction de leur spécificité historique et culturelle. Une République qui donnerait donc à la Bretagne la compétence linguistique et les moyens qui y sont liés. Cette République, c’est celle du fédéralisme différencié que nous appelons de nos vœux.
Nicolas Sarkozy n’a eu de cesse, à l’inverse du processus historique de décentralisation qui est en œuvre dans tous les pays d’Europe, de centraliser le pouvoir sur l’Elysée et rajoute-t-il comme candidat le 19 Février à Marseille : «Quand on aime la France, on ne propose pas de ratifier la charte des langues régionales et minoritaires ». Honte à lui alors que – plein de promesses – il souhaitait, en 2007, une loi pour nos langues et qu’il n’a rien fait. Ur vezh, er meaz !
Quant à François Hollande, peut être prochain président de la République, il semble ne pas avoir pleinement tranché la question car s’il a déclaré vouloir signer la Charte des Langues minoritaires encore dernièrement à Ajjacio ; à Brest le 30 Janvier il a pourtant affirmé qu’il n’y aurait pas de « décentralisation spécifique à la Bretagne ». Comment alors pourrons-nous prendre en main le destin de nos langues ? Ainsi, nous sommes bien évidemment prêts à faire don au candidat François Hollande de notre programme pour une VIème République. Qu’il n’hésite pas à s’en inspirer largement.
Evit echuiñ gant ur ger laouen ha tro ma skrive Annaig Renault en he barzhoneg « Gant ma tavo gwad an noz » : « Ra vezo aloubet ar bed gant al livioù ». Pour finir par une note gaie je citerai Annaig Renault dans son poème « Pourvu que se taise le sang de la nuit » : « Que le monde soit envahi par les couleurs ».
Aussi, cher-e –s collègues permettons et donnons de véritables moyens à notre monde d’être coloré par les langues des Bretagne.
Trugarez deoc’h !
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