lundi 19 décembre 2011

Vaclav Havel où l'espoir d'un monde meilleur



Vaclav Havel est mort et c'est un grand homme comme un pan de notre histoire européenne qui disparait. Je me souviens avoir fêté mes 20 ans, durant l'été 90,  au pied du mur de Berlin éventré. Le sentiment d'un nouveau monde qui s'ouvrait... Quelque mois avant, alors qu'il vient d'être élu président de la Tchécoslovaquie, il s'adresse à ses concitoyens et pose cette question centrale de la responsabilité.  Qui est responsable du totalitarisme? Chacun d'entre nous, explique-t-il avec ses mots dans le discours ci-dessous. 

Nous devons être co-responsables des biens communs de la planète. Chacun peut agir d'une manière ou d'une autre : en plaçant notre argent au Crédit Coopératif ou à la Nef  ou en choisissant des produits labelisés Finansol,  en achetant local et/ou à des entreprises de l'économie sociale et solidaire, en se faisant fournir  de l'électricité issu de production non-nucléaires par Enercoop (qui vient de fêter son 10 000ème  sociétaire), en se soignant autrement sans nourrir les oligarques pharmaceutiques....bref en cessant d'alimenter les spéculateurs du capitalisme financier qui a quelques uns se distribuent toute la richesse mondiale tout en détruisant sans vergogne notre capital environnemental.

Et c'est en prenant de la distance - en regardant par le hublot comme le dit si bien Havel dans son  discours ci-dessous- que chacun peut prendre conscience aussi de cela.
Et c'est avec mes compétences de citoyen de base que je construit le monde d'après  tout en ne laissant personne sur le bord de la route (merci Eva Joly !) . Je deviens co-créateur de la démocratie.

Voici l'intégralité de ce discours:

«Chers concitoyens,


Depuis quarante ans, vous avez toujours entendu le premier jour de l'année, de la bouche de mes prédécesseurs, le même discours avec seulement quelques variantes: comment notre pays fleurissait, combien nous avions fabriqué de nouveaux millions de tonnes d'acier, combien nous sommes tous heureux, combien nous avons confiance en notre gouvernement et quelles belles perspectives s'ouvrent à nous !
Je suppose que vous ne m'avez pas proposé à ce poste pour que je vous mente à mon tour.
Notre pays ne fleurit pas. Le grand potentiel créateur et spirituel de nos nations n'est pas utilisé comme il se doit. Des branches entières de l'industrie produisent des choses qui n'intéressent personne, tandis que ce dont nous avons besoin nous manque toujours. L'Etat, qui s'appelle «Etat des ouvriers», humilie et exploite les ouvriers. Notre économie arriérée gaspille une énergie rare. Le pays qui pouvait être fier autrefois de l'érudition de son peuple dépense tellement peu pour l'enseignement qu'il se trouve aujourd'hui à le 72è place mondiale dans ce domaine. Nous avons pollué la terre, les rivières et les forêts que nous avaient laissées nos ancêtres, au point que nous avons aujourd'hui le plus mauvais environnement de toute l'Europe; les adultes chez nous meurent plus tôt que dans la majorité des pays européens.
Permettez-moi d'exprimer une petite impression personnelle: récemment, alors que je me rendais à Bratislava en avion, j'ai trouvé un peu de temps, entre diverses discussions, pour jeter un coup d'œil par le hublot. J'ai vu le complexe de l'entreprise Slovnaft et, tout à côté, la grande agglomération de Petrzalka. Ce coup d'œil m'a suffi pour comprendre que pendant des dizaines d'années, nos hommes d'Etat et nos personnalités politiques n'ont pas regardé ou n'ont pas voulu regarder par les hublots de leurs avions. Aucune statistique dont nous disposons n'aurait permis de comprendre plus vite et plus facilement la situation dans laquelle nous nous trouvons.
Mais tout cela n'est pas encore l'essentiel. Le pire est que nous vivons dans un milieu moral pourri. Nous sommes malades moralement parce que nous sommes habitués à dire blanc et à penser noir, à ne pas prêter attention l'un à l'autre, à ne nous occuper que de nous-mêmes. Des expressions comme l'amour, l'amitié, la pitié, l'humilité ou le pardon ont perdu leur profondeur et leur dimension et ne signifient pour nombre d'entre nous qu'une sorte de particularité psychologique aussi désuète que des salutations oubliées du temps passé, un peu risibles à l'heure des ordinateurs et des fusées cosmiques.
Peu d'entre nous ont été capables d'exprimer à haute voix que les puissants ne devraient pas être omnipuissants et que les fermes spéciales qui leur fournissent des produits écologiquement purs et de qualité devraient plutôt envoyer ces produits dans les écoles, les maisons d'enfants et les hôpitaux, dans la mesure où notre agriculture n'est pas capable de les offrir à tous.
Le régime au pouvoir jusqu'ici - armé de son idéologie fière et intolérante- a rabaissé l'homme au niveau d'une force de production et la nature à celui de moyen de production. Il a sapé ainsi leur principe et leur rapport mutuel. Il a transformé des personnes douées et jouissant de leurs droits, travaillant intelligemment dans leur pays, en boulons d'une machine monstrueusement grande, grondante et puante, dont personne ne sait quel est le sens véritable. Elle ne sait rien faire d'autre que s'user elle-même, et avec elle tous ses boulons, lentement mais irrésistiblement.
Si je parle de climat pourri, je ne parle pas seulement de messieurs qui mangent des légumes écologiquement purs et qui ne regardent pas par les hublots de leurs avions. Je parle de nous. Nous qui nous sommes tous habitués au système totalitaire, nous qui l'avons accepté comme un fait immuable, donc entretenu par nos soins. Autrement dit: nous tous -bien qu'à des degrés différents- nous sommes responsables de la dérive de la machine totalitaire. Nous ne sommes pas seulement ses victimes, mais nous sommes tous en même temps ses co-créateurs.
Pourquoi parler ainsi?  Parce qu'il ne serait pas raisonnable de considérer le triste héritage des dernières quarante années comme quelque chose d'étranger, légué par un parent lointain. Nous devons au contraire accepter cet héritage comme quelque chose que nous avons nous-mêmes commis contre nous. Si nous le prenons ainsi, nous comprendrons qu'il dépend de nous tous d'en faire quelque chose. Nous ne pouvons pas faire porter la responsabilité de tout cela sur les gouvernants précédents, non seulement parce que cela ne répondrait pas à la vérité, mais encore parce que cela affaiblirait le devoir qui se pose aujourd'hui à chacun de nous, le devoir d'agir indépendamment, librement, raisonnablement et vite.
Détrompons-nous, le meilleur gouvernement, le meilleur parlement et le meilleur président ne peuvent pas à eux seuls faire grand chose. Et ce serait très injuste d'attendre la solution d'eux seulement. La liberté et la démocratie, cela signifie la participation et la responsabilité de tous.
Si nous nous en rendons compte, toutes les horreurs dont hérite la nouvelle démocratie tchécoslovaque ne nous sembleront pas aussi épouvantables. Si nous nous en rendons compte, l'espoir reviendra dans nos cœurs.»
1er janvier 1990
----------------------
Ce discours est reproduit dans le livre de Christian Duplan et Vincent Giret, «La Vie en rouge, ils ont fait tomber le communisme 1944-1989», réédité aux Editions du Seuil en 2009


lundi 28 novembre 2011

Le livre n'est pas une marchandise comme les autres


Les librairies indépendantes de France sont la toute dernière chaîne du livre. Ces
libraires savent ce qui leur doit la vie : la loi Lang créée il y-a 30 ans et qui fixe le prix
du livre. Sans ce combat acharné qui a aboutit il y-a 30 ans il n’y aurait certainement
plus que mais des supermarchés du livre tenu par de grands groupes financiers.
Lors des rencontres nationales de la librairie en début d’année notre ministre de la
culture et de la communication le reconnaissait et prenait une prise de position très
nette en faveur de la librairie indépendante dont la baisse sévère des marges
commerciales met, déjà, en danger toute la chaîne du livre. La librairie est en effet le
commerce de détail le plus fragile économiquement. Sa rentabilité moyenne (résultat
net après impôt ou bénéfice) est de 0,3 % de son chiffre d’affaires (étude du Cabinet
Xerfi pour le ministère de la culture et de la communication et le Syndicat de la
librairie française – mai 2011). Malgré cela le gouvernement Fillon souhaite
rehausser la TVA pour le livre de 5,5 % à 7 % au 1er janvier 2012. L'effort de solidarité
nationale demandé à la chaîne du livre, estimé à une soixantaine de millions d'euros,
nous semble sans commune mesure avec la situation actuelle du marché du livre et
avec l'enjeu de la diversité, de la démocratisation culturelle et des actions
d’éducation populaire qu’exercent les librairies. Si cette mesure amène à fixer un
taux en France comparable à celui de l'Allemagne, rappelons que ce taux n'est que
de 4% en Espagne, de 3% au Luxembourg et de 0% au Royaume-Uni et en Irlande.
A l'échelle mondiale, on compte au moins 21 pays où le livre fait même l'objet d'une
exemption fiscale ou d'un taux zéro (Enquête 2011 de Price Waterhouse
Cooper pour l'Union Internationale des Editeurs). Les conséquences peuvent êtres
catastrophiques : en absorbant sur leur marge la hausse de la TVA – ce qui est un
risque très réel sur les millions de livres qu’ils ont en stock – les libraires diminueront
de fait la valeur de leur stock de 1,5 % faisant passer leur bénéfice de 0,3 % du CA
en moyenne à – 0,2 % ! Une majorité de ceux ci se retrouveront ainsi en perte et
menacées de fermeture. Sans aucune concertation avec les acteurs de la filière,
cette déçision brutale de la hausse de la TVA fragilisera, de fait, l’ensemble d’une
filière, en risquant d’entraîner la fermeture de centaines de librairies et en détruisant
de très nombreux emplois. La forte émotion ressentis par les représentants de tous
les professionnels suite à cette annonce et le sentiment de maltraitance à un des
éléments de notre démocratie qu'est le livre est à la hauteur de l’exaspération des
élus régionaux que nous sommes qui travaillons à soutenir ces commerces
d’intelligences.

Yannik Bigouin, conseiller régional,
Président de l’Etablissement Public de Coopération Culturelle « Livre et lecture en
Bretagne »
Jean Michel Le Boulanger, Vice-président à la culture et aux pratiques culturelles

dimanche 27 novembre 2011

Pourquoi je me présente à la candidature pour les élections législatives sur Brest rural ?

 

En phase avec notre candidate à l’élection présidentielle Eva Joly,  je fais partie de ces citoyens mus par l’exigence d’une éthique en politique qui conjugue convictions et responsabilités. En 2012, nous aurons besoin d’élu-e-s qui portent une nouvelle espérance pour notre société. Face à une droite brutale, si elle reste au pouvoir, il nous faudra des élus EELV combatifs et novateurs. Je veux devenir un « député résistant » qui s’oppose avec toute la vigueur nécessaire, mais aussi qui propose et construit avec détermination et pragmatisme. Elu, je serai aux côtés de ceux qui sont victimes des ravages du système libéral et de ceux qui luttent quotidiennement pour leur dignité et le respect de leurs droits. Ma candidature n’est pas une candidature de témoignage, mais une candidature de combat pour gagner et faire gagner l’écologie politique sur notre circonscription. Notre pays a besoin d’élu-e-s qui incarnent un authentique renouveau.

Pourquoi je me présente à la candidature ?

Parce je que je suis ancré sur ce territoire et que je participe a son développement depuis longtemps
Je suis né il y-a 41 ans au centre de cette 3ème circonscription du Finistère, à St Renan. Je connais particulièrement bien la circonscription pour y avoir travaillé, y avoir fondé des associations et où je milite. Issu d’une famille de Plouarzel responsable d’un commerce et provenant du monde agricole, je suis depuis longtemps très engagé sur ce territoire. J’y-ai oeuvré durant des années dans le cadre d’animations touristiques et culturelles en parallèle de mes études de développement local, maîtrise de projet et direction de structure culturelle.
J’ai toujours vécu sur cette circonscription ou à proximité.  La direction d’un écomusée sur ce territoire durant 9 ans m’a permis d'en comprendre les enjeux sociaux, économiques, touristiques et culturelles propres au Finistère et d’enrichir un riche réseau.

Suite à cette expérience, je suis depuis 5 ans chargé de mission pour la structuration de l’économie sociale et solidaire sur l’ensemble du Finistère. Je mène désormais d’autres missions dans des réseaux différents : promotion des finances solidaires, organisation de circuits courts et de groupements d’achats, promotion du bois énergie sous forme coopérative… Ce travail me permet de rencontrer l’ensemble du monde social, économique et politique du pays de Brest et d’être visible dans les médias régulièrement. Fondateur d’associations employeurs d’ampleurs régionales liées à la culture et la langue bretonne je pense aussi mettre fait une place reconnue dans le monde culturel sur le pays de Brest.

Parce ce que j'ai de l'expérience comme élu régional et que je serai soutenu par des maires
Candidat sur une liste de gauche aux élections municipales sur ma commune de Plouguerneau en 2008, nous avons fait un score honorable de 21,5 %. Second de liste pour les régionales de Mars 2010 je suis  conseiller régional Europe Ecologie Les Verts depuis. Je siège à la commission Culture, au Comité Technique Economie et j'ai été élu à l'unanimité par des représentants des 5 départements de la Bretagne historique, de région, de l'Etat et de Rennes Métropole président de  l’Etablissement Public de Coopération Culturel régional « Livre et Lecture en Bretagne » qui structure, fédère, forme, promeut toute la filière du livre en Bretagne historique.

Les élus de la communauté de communes du pays des Abers ont souhaité que je siège au bureau. J’y rencontre tous les maires dont une part importante fait partie de la 3ème circonscription Brest rural. Certains m’ont déjà fait savoir leurs soutiens si je me présentais pour cette élection tout comme des responsables économiques et associatifs. Je ferai une campagne en fédérant toute les forces de gauche, condition indispensable pour battre l’élue sortante.

Parce que je crois que la population de Brest rural mérite un homme de gauche au parlement avec un projet moderne et innovant
Contrairement à l'élu sortante je serai au plus proche de la population en écoutant, en étant visible et accessible et en relayant sur le terrain mes travaux nationaux. J’installerai un bureau au centre de la circonscription, à St Renan, avec des permanences régulières.
Réseaux sociaux, site Web, bulletins… témoigneront des actions et feront l’interface entre les citoyens et mon travail de parlementaire. 
Je serai vigilant à bien être présent auprès de tous et à défendre au niveau national comme au niveau local les valeurs et projets  me tiennent à cœur : la création d'emplois territorialisés et pérennes et la défense des emplois existants, la création d’une loi donnant un statut pour l’habitat coopératif, la promotion d'une agriculture respectueuse de l'environnement et de la santé, le développement de l'ensemble des énergies renouvelables, l'affirmation de la dimension maritime de notre région et notre pays, le fédéralisme différencié, la culture et la langue bretonne avec une loi pour la reconnaissance et le développement des langues régionales en France....

mercredi 12 octobre 2011

Trouver ensemble un nouvel élan pour faire rayonner les cultures de Bretagne.


En 1977, à la demande des bretons, le président Valéry Giscard d’Estaing reconnaissait la « personnalité culturelle » de la Bretagne; reconnaissance concrétisée par une charte, la Charte culturelle bretonne,  qui avait pour but d’en assurer la pérennité. Dans cette logique, sont créés le Conseil Culturel de Bretagne (CCT), l’Institut Culturel de Bretagne (ICB), l’Agence Technique Régionale (ATR) et l’Institut Régional du Patrimoine (IRPa) avec, pour chaque structure, des missions de formation, de diffusion, de promotion, de représentation…

Depuis cette époque, ces organismes et leurs militants ont rendu de grands services à la transmission et diffusion des patrimoines matériels et immatériels de Bretagne. Ces structures ont évolué indépendamment au fil du temps ; chacune vivant sa propre histoire, parfois mouvementée. Parallèlement,  le monde culturel dans son ensemble se professionnalisait, se structurait et  les "outils de la charte" ont eu, de fait, moins de rayonnement et de raison d’être.

Trente quatre  ans après, combien de bretons connaissent leur histoire ? Qui sait tout ce que reflète la singularité culturelle de la Bretagne en Europe ? L’école malheureusement ne le transmet pas ou peu. Il faut donc donner aux bretons les moyens de cette ré-appropriation. Nous y arriverons par une réforme profonde de nos institutions qui permette de donner aux collectivités bretonnes, l'autonomie d'action nécessaire en matière linguistique et culturelle.

En attendant, nous devons faire avec les moyens dont nous disposons. Dans ce sens, le Conseil régional de Bretagne a en projet de construire une structure  innovante. Celle-ci devrait apporter un soutien en ingénierie aux organismes culturels, mettre en place des actions de diffusion et de promotion du patrimoine immatériel dans le cadre d’universités populaires, de colloques internationaux ou par la création d’une bibliothèque numérique... Nous adhérons à cette démarche pourtant difficile du fait qu'elle réduira, le soutien à l'ICB et à l'ATR qui devront réfléchir à un nouvel avenir. Mais l’exécutif régional devra être vigilant dans ses nouvelles perspectives afin de développer ce projet selon le principe de subsidiarité. Auparavant, il devra aussi avoir été co-construit avec le monde culturel breton afin qu’il soit partagé et donc approprié. Si l'objectif est bien de faire rayonner les cultures de Bretagne et en particulier les cultures populaires dans le souci de faire savourer à tous leurs trésors enfouis, alors, c'est un challenge ambitieux. Une gageure qui vaut la peine d'avancer ensemble.

Yannik Bigouin, Conseiller régional Europe Ecologie Les Verts, membre de la commission culture, Président de l'EPCC "Livre et lecture en Bretagne".

vendredi 7 octobre 2011

Soutien aux grévistes du Crédit Mutuel de Bretagne - Arkéa

Soutien aux grévistes du Crédit Mutuel de Bretagne - Arkéa

Depuis bientôt dix jours des centaines de salariés du groupe mutualiste bancaire sont en grève. Banque des bretons, affirmant les valeurs mutualistes et coopératives de l’économie sociale, la nature de cette banque fait qu’elle est propriété de ses sociétaires et non d’actionnaires cherchant la rémunération maximale de leur capital.

Pourtant, à l’instar des grosses sociétés capitalistes, la création dans le groupe d’une société anonyme, la “Société des Cadres Dirigeants“, fait sortir les 126 plus hauts dirigeants de l’Union Economique et Sociale du Groupe pour les faire rémunérer par cette SA, ce qui ferait échapper la rémunération des dirigeants à toute visibilité. A l’abri derrière le statut de la banque coopérative qui la préserve d’une OPA et des aléas de la Bourse, les dirigeants veulent le beurre et l’argent du beurre au détriment de l’ensemble du reste des salariés.


Les grévistes sont déterminés dans leur lutte pour défendre les valeurs du mutualisme, leur action est exemplaire et doit être saluée. Les élus régionaux Europe Ecologie Les Verts soutiennent les salariés grévistes dans leur lutte pour que les dirigeants du CMB-Arkéa sachent raison garder devant les sirènes du capitalisme financier et qu’ils reviennent aux fondamentaux de l’économie sociale : une répartition équilibrée de la richesse produite, de la transparence et une vie démocratique soutenue.

Yannik Bigouin, sociétaire du CMB et Conseiller Régional Europe Ecologie Les Verts de Bretagne

mercredi 21 septembre 2011

Beac'h dei yaouankiz ! Roulez jeunesse !

M Le Président, 
Chers collègues,
Monsieur le Président de Ceser,
Messieurs et Mesdemoiselles les représentants du CRJ,

La situation de la jeunesse a été au coeur des débats des dernières élections régionales en Bretagne et
nous ne pouvons que nous en féliciter, tout comme nous saluons la démarche de la majorité régionale de désigner une première vice-présidence à la jeunesse.Au delà du symbole, cette vice présidence se doit aujourd'hui d'être utile aux jeunes de Bretagne. La situation de la jeunesse est inquiétante et des mesures concrètes et ambitieuses doivent être mises en oeuvre rapidement, au risque de créer encore de nouvelles désillusions. Si notre Région a aujourd'hui l'opportunité d'ouvrir la voie de dispositifs innovants à destination de la jeunesse, nous avons bien conscience que ses moyens trop limités font qu'elle ne pourra répondre que partiellement aux enjeux auxquels nous devons faire face. Nous devons donc aussi, ici, nous tourner vers les importantes échéances électorales nationales à venir. Quelque soit le regard porté sur la jeunesse, celle-ci est source de débats passionnés.

Mais qu'est ce que la jeunesse au juste ?
En matière d'intervention publique, elle est souvent, à tort, considérée comme un état naturel, défini par la tranche des 15-29 ans. Cette vision qui organise l'action publique en France depuis des années, entraine une segmentation des dispositifs, peu en phase avec la réalité des parcours de vie. Il est une autre définition, que nous faisons notre, et qui préfère considérer la jeunesse comme un processus d'émancipation, de construction des capacités à devenir un adulte mais aussi un citoyen. Ce parcours est caractérisé par les risques de ruptures liés à chaque passage aux différents stades de la vie. Avec l'explosion du chômage, la multiplication des stages, des contrats à durée déterminée, des difficultés d’accès au logement… ce parcours est aujourd'hui caractérisé par sa précarité. La précarité augmente, l'insécurité sociale se pérennise, le processus d'émancipation des citoyens de demain est mis à mal.
C’est pourtant principalement aux jeunes qu'il revient de construire l'avenir. En refusant de leur en donner les moyens, notre société hypothèque son futur. C'est pourquoi il est urgent d’agir pour permettre à la jeunesse de vivre pleinement le présent et de lui offrir les conditions d'un avenir désirable.

En matière d'emploi, de logement, d'éducation, de démocratie... les droits de la jeunesse sont bafoués. La situation des jeunes est inacceptable. Inacceptable aussi la modification récente de la loi de 1901 qui oblige désormais les mineurs de 16 à 18 ans à avoir l'autorisation de leur parents pour s'engager dans une association. Scandaleuse, la logique qui tend à infantiliser les jeunes majeurs quand dans le même temps la majorité pénale est abaissée à l'âge de 13 ans. La droite au pouvoir n'a de cesse d'amalgamer jeunesse et délinquance.
Nous le redisons, la priorité aujourd'hui est de renforcer les droits de la jeunesse pour sécuriser et faciliter son parcours vers l'indépendance.
L'émancipation voilà le mot clé. Favoriser l'autonomie et la prise de responsabilité pour garantir la réalisation des individus, tels doivent être les principaux objectifs des politiques de jeunesse. Dans une démarche d’écologie politique, accompagner n’est pas encadrer et encore moins contraindre, mais donner aux jeunes les clés indispensables à leur autonomie, leur donner la capacité d’autogestion dont ils ont besoin afin de se construire comme femmes et hommes, acteurs et citoyens de demain.

Peut être l'avons nous oubliés, nous, élu-e-s de Bretagne, nous sommes pour beaucoup d'entre nous d'anciens des mouvements de jeunesse (syndicats étudiants, Francas, JOC, Dazont, MRJC et autres mouvements d'éducation populaires...). Elle est dans ces mouvements, l'avenir de la Bretagne ; dans ce creuset formidable de construction de soi. Ceux qui viennent de ces mouvements le savent : les solutions pour donner de nouvelles perspectives à la jeunesse viendront des jeunes eux-mêmes. Mais force est de constater que leurs aspirations sont peu entendues. Comment pourrait il en être autrement lorsque la majorité des « représentants du peuple » sont des hommes, blancs, de plus de 50 ans... en deçà du seuil fatidique des 30 ans, rares sont ceux, et encore plus rares celles, qui peuvent prétendre à quelques responsabilités.
Soyons sérieux, soyons vieux.
On se demande après pourquoi l'engagement politique traditionnel ne mobilise pas les hordes de jeunes qui préfèrent rester à la maison plutôt que d'aller voter. Pour apporter des solutions concrètes et prouver à la partie de la jeunesse désillusionnée qu’elle peut reprendre en main son avenir il est nécessaire de créer les lieux du débat et de l'échange.
Nous voulons une réforme profonde de nos institutions qui permette de renouveler le paysage politique et de lui donner un nouveau souffle. Nous voulons une généralisation des scrutins proportionnels. Nous voulons un statut de l'élu qui interdise le cumul des mandats, qui facilite les passerelles entre engagement politique, vie professionnelle et études. A l'échelle de notre Région, l'élaboration de la Charte d'engagement pour la jeunesse aurait du être l'occasion d'organiser dans les lycées, dont nous avons la compétence, de véritables espaces de débats et de co-construction de ce document par les jeunes. Il n'en a rien été.

De même, la place du Conseil régional des Jeunes reste encore assez flou. Nous souhaitons pour notre part que ce Conseil soit, à terme, composé de représentant-e-s des lycéen-ne-s et apprenti-e-s bien sur, mais aussi des mouvements de jeunesse politique et d'éducation populaire, des syndicats d'étudiants et de chômeurs ; qu'il puisse disposer d'une autonomie de fonctionnement et qu'il soit consulté sur l'ensemble des politiques régionales. Mais ne nous leurrons pas, le désintérêt de la jeunesse pour la politique institutionnelle a pour cause essentielle les difficultés sociales qu'elle rencontre : sans situation stable comment prendre le temps de s'engager et de se pencher sur les problèmes de la société ?
L'emploi doit être notre première préoccupation.
De 1973 à nos jours, 38 séries de mesures différentes ont été appliquées par les gouvernements successifs. Du « pacte » de Raymond Barre au «contrat d'insertion professionnelle» (CIP) du gouvernement Balladur, puis au «contrat première embauche» (CPE) du gouvernement De Villepin, ces dispositifs ont été des échecs retentissants. Inscrits dans une logique libérale de flexibilité, ils ont favorisés la création de contrats de travail au rabais (rémunération inférieure au SMIC pour le CIP, période d'essai de deux ans pour le CPE...), renforçant ainsi la jeunesse dans sa position de variable d'ajustement économique. Le chômage des jeunes était de 25% en 1997, de 15% en 2002, il est revenu à 25% aujourd'hui. Il sera là aussi temps de tirer les conclusions de 10 ans de politiques de droite. Le chômage des jeunes est d'abord lié au chômage de masse. Une politique de l'emploi en faveur de la jeunesse est donc d'abord une politique d'emploi en faveur de l'ensemble des français. Dans ce cadre il est nécessaire de ré-enclencher les discussions sur une nouvelle réduction du temps de travail.
La question du Revenu Minimum d'Autonomie doit aussi être débattue. Les expériences le prouvent,
un dispositif de ce type permet une indépendance précoce des jeunes, favorise la fluidité des parcours
d'insertion professionnelle et sociale entre études et travail salarié, la prise d'initiative et de responsabilité, tout en offrant une couverture sociale pour la jeunesse.
Enfin, si le niveau de formation reste une protection contre le chômage, l'expérience est un atout important pour une entrée rapide et pérenne dans le monde du travail. Tous les jeunes sont confrontés
à la démoralisante mention « expérience exigée » dans la recherche de leur premier emploi. Pour permettre aux jeunes d'accéder à une première expérience professionnelle et de développer dans le même temps les filières d'avenir, comme les formes d'économie sociale et solidaire en Bretagne, nous
souhaitons que la création de nouveaux emplois tremplin, porteurs de sens, soit étudiée. Pour valoriser les acquis de l'expérience nous aurions aussi souhaité voir figurer dans la Charte d'engagement pour la jeunesse des initiatives tel le passeport engagement ou le contrat de réussite solidaire mis en oeuvre sur d'autres territoires. Nous souhaitons aussi un développement ambitieux des formations qualifiantes dans le domaine des énergies renouvelables, de l'Économie Sociale, de l'éco-habitat... pour ouvrir de nouvelles perspectives à la jeunesse.
En matière de droit au logement, qui nous paraît être une autre grande priorité, il est urgent là aussi de réguler le marché immobilier tout en inventant de nouvelles formes innovantes d'accès au logement. Faciliter la primo-accession des plus modestes en relançant le modèle juridique de la coopérative HLM qui permet une accession progressive à la propriété en considérant chaque loyer versé comme un achat mensualisé du logement occupé. Définir un statut juridique de la colocation. Mode d'habitat privilégié par les jeunes qui n'est pourtant toujours pas encadrée juridiquement, au détriment des droits des colocataires. Créer un statut de coopératives d'habitants, qui permettra de proposer un nouveau type de rapport au patrimoine et un accès au logement à moindre coût. Dans ce domaine aussi notre Région doit expérimenter pour apporter des réponses rapides à la
jeunesse précarisée.
Vous auriez du aussi aller plus loin pour notre langue bretonne en trouvant des moyens afin que chaque jeune puisse avoir accès à l'apprentissage des langues de notre pays. Le développement activités périscolaires ou la formation des adultes en langue bretonne. Il est de même indispensable des langues et cultures de Bretagne est un vivier d'emplois pour les jeunes de notre région. Notre priorité est de former plus de locuteurs : en développant l’enseignement bilingue et immersif, les activités périscolaires, l’environnement quotidien favorise la pratique de la langue, y compris dans les médias et l’espace public. Dans le cadre de notre débat, nous dirons pour conclure que l'intention de la majorité régionale est bonne. Nous voterons donc la Charte d'engagement pour la jeunesse.
Mais nous ne pouvons malheureusement que regretter le manque de souffle, d'ambition, la timidité du document qui nous est proposé aujourd'hui. Je laisserais mes  collègues Sylviane Rault et René Louail développer plus précisément nos critiques sur ce document, mais je tenais d'ores et déjà à dire que la méthode peu innovante et trop descendante, le manque d'actions concrètes et l'absence de budget nous amène à demander des évolutions rapides de la charte. Vous le savez, nous sommes disponibles pour apporter des propositions concrètes dans ce cadre. La situation exige l'engagement de tous.

jeudi 14 juillet 2011

Tro Breizh ar sevenadur ganin e-pad an hañv ? Un tour de Bretagne culturelle avec moi cet été ?

Pour ceux qui veulent papoter avec moi cet été de ce qui nous préoccupent  : l'avenir de la Bretagne et de la culture, la langue bretonne, l'emploi, les présidentielles avec Eva-qui-ne-veut-plus-de-défilé militaire, comment mieux vivre ensemble ?, l'économie (sociale et solidaire), les patrimoines... ou tout simplement pour siroter une bière bretonne  en consommant le temps et en s'en rendant compte avec bonheur, voici mon programme de l'été :
Déjà pas de Festival des Vieilles Charrues cette année et pourtant j'y suis bénévole depuis plusieurs années, l'affiche est alléchante et j'aime particulièrement la dynamique de Carhaix met Leun eo an amzer ganin etre labour, politik, familh, kevredigezhioù...

- du 16 au 19 Août je suis au  festival d'Avignon pour une formation d'élus sur les évènements culturels mais aussi pour voir mon camarade Pagan Yves Calvez qui vit une merveilleuse aventure artistique. Jeune danseur bretonnant de dañs round (la danse trad' de Plouguerneau à Goulven que l'on chante en dansant ou le contraire ) qu'il a apprise avec son grand père, Yves a rencontré par l'intermédiaire de son association de culture bretonne Avel dro Gwiseni lors du festival de danse contemporaine A Domicile sur sa commune de Guissény le danseur Michaël Phelippeau. Belle rencontre artistique entre deux danseurs de deux univers totalement différents. Création sur place. Envie d'Avignon et... les voilà ! C'est t'y pas beau ça ? !
De la danse round, danse enracinée on ne peux plus, à la Mecque de la culture de l'hexagone avec plein de parisiens et leur galleg flour. J'aime bien.

Lien de ce spectacle qui s'appelle  Bi-portrait Yves C.

- Le 19 juillet au soir je joue pour la première fois sur une scène nationale (hop ! hop !  hop !)  : au théâtre de Cornouaille de Quimper dans le cadre du festival du même nom. La pièce se nomme An Divroa, jouée par ma troupe Ar Vro Bagan. Le thème ? L'exil. Des Bretons en dehors de la Bretagne, des immigrants en Bretagne. Souffrances, joies et bonheur. Nous jouons en breton avec des passages et des sous titrages en français.
Lien du  Festival de Cornouaille

- A partir du 21 Juillet je donne un coup de main pour la nouvelle création son et lumière de cette même troupe pour un grand spectacle sur les origines historiques de la Bretagne. Ca s'appelle Armorica et ça risque d'être pas mal du tout. Nous jouons à Plouguerneau les 22, 23 et 24 juillet dans la baie du  Korejou  (à 500 mètres de chez moi !) et les 10, 11, 12 et 13 août à Brignogan à 21H30. En français mais on ne peut pas s'empêcher de mettre du breton, c'est plus fort que nous ! ça ne peut pas faire de mal de toute façon : ça rend pas malade et on a du goût !

Je conseille aussi les autres créations qui tournent en ce moment : l'histoire du Folgoët les 5 et 6 Août dans cette commune et l'hommage à Glenmor le 7 Août à Lorient et plein d'autres choses ensuite.
Lien de la troupe : Ar Vro Bagan

- Je serai également présent toute la semaine, à partir du 13 Août,  au Festival du film insulaire de l'île de Groix avec la Nouvelle Calédonie comme pays invité (Programme : Festival île de Groix) puis, à suivre  au Festival de cinéma de Douarnenez avec l'Afrique du Sud comme communauté invitée (Programme ;  Festival Douarnenez). Je passerai au  41 ème Festival Interceltique de Lorient qui  invite cette année les diasporas celtiques (c'est là le programme : FIL ) et enfin je trouverai un moment pour me rendre au Festival du livre insulaire d'Ouessant (tout savoir là dessus ici :Festival du livre insulaire d'Ouessant)

Entre les festival il y-aura quelques réunions pour la région (héééé oui) et plein de petites autres choses agréables... mais que j'aime cette Bretagne apaisée dans ces moments festifs qui parle breton sans complexe, s'affirme telle qu'elle est, fait du terreau de sa culture un terrain pour accueillir des morçeaux de diversités culturelles du monde qui s'inter-fécondent alors en Breizh tout en permettant à chacun - accueillants comme accueillis-  de garder sa propre originalité. Des racines fortes avec des bourgeons ouverts ! C'est ça ma Bretagne.




jeudi 7 juillet 2011

Tribune parue dans Ouest France

Le recul de l’enseignement de la langue bretonne
ne doit pas commencer à Lesneven
 
La langue bretonne, dernière langue celtique continentale encore vivante dans le monde, est portée par un mouvement de soutien unique depuis plus d'un siècle. Depuis les premiers collecteurs de la mémoire du 19ème siècle jusqu'à la politique linguistique régionale aujourd'hui consacrée aux langues de Bretagne, les élus bretons et militants associatifs ont fait preuve de courage et d'opiniâtreté pour faire reconnaître, moderniser et transmettre la langue bretonne parlée par 200 000 personnes. S' il reste encore beaucoup à faire pour assurer la survie d'une langue que l'UNESCO classe parmi les plus menacées, ce qui a été construit peu à peu par la société civile et les élus de tous bords reste exemplaire dans un 21ème siècle où la globalisation rime trop souvent avec uniformisation.
Ainsi, toutes les collectivités bretonnes ont progressivement pris part aux financements des initiatives de transmission, de collectage, d'affichage bilingue, d'édition, de développement de médias... Pourtant, sous couvert de crise financière, des signes montrent que ce consensus pour soutenir les "porteurs" du trésor de la langue bretonne s'étiole. Par exemple en imposant un loyer prohibitif, la municipalité de Lesneven risque de faire mourir l'école primaire immersive en langue bretonne Diwan pourtant installée depuis trente ans dans cette commune, dans une dynamique culturelle rare qui s'exprime avec près de 120 élèves (le 3ème effectif pour une école Diwan en Bretagne). C'est là un signal négatif envoyé vers le monde, au moment même où l'UNESCO est saisie de plusieurs demandes d'inscription d'éléments fondamentaux de l'identité de la Bretagne au patrimoine immatériel de l'humanité. Ce serait aussi un signe particulièrement négatif pour tous les citoyens sensibles à la culture en Bretagne. Face à cette menace, nous invitons les élus de Bretagne à se rassembler pour donner à la langue bretonne toute la place qu'elle mérite. Paris ne reconnaîtra la richesse de cette langue que si les Bretons et leurs élus eux-mêmes lui témoignent un intérêt sans faille.
 
Yannik Bigouin, conseiller régional de Bretagne (Europe Ecologie Les Verts)
Christian Guyonvarc'h, conseiller régional de Bretagne (Union Démocratique Bretonne)

dimanche 29 mai 2011

L'école Diwan de Lesneven démolie ?...


L'école Diwan de Lesneven est l'une des école les plus dynamique et des plus ancienne du réseau en  Bretagne avec plus de 100 élèves . Elle fête ses 30 ans cette année. La mairie de Lesneven souhaite détruire les locaux que l'école  loue pour  en faire un... parking.  Il leur propose de nouveaux locaux en multipliant le loyer par quatre, ce qui est impossible pour l'école évidemment. On peut mieux comme reconnaissance du travail accompli, vous ne trouvez pas ? J'ai expédié un courrier au maire qui m'a répondu, en substance,  de m'occuper de mes affaires sauf si je pouvais trouver de l'argent, où là bien sur, c'est pas pareil. Intéressant, non ?

Ci-dessous, ou en tapant sur le titre de cet article,  le lien du blog du comité de soutien avec pétition et différents courriers.
http://ecoledemolie.over-blog.com/

Apportez leur votre soutien !

mardi 24 mai 2011

Intervention sur la nouvelle politique culturelle en session plénière le 24 Mai 2011

Chers Collègues,

M Le Vice Président vient de nous présenter avec brio sa proposition pour une nouvelle politique culturelle. Il y-a de la verve, de l'émotion même.
Je vais vous avouer que cela fait du bien d'entendre une approche par la diversité culturelle -que nous défendons à Europe Ecologie Les Verts depuis longtemps- après ce que j'ai pu lire de journalistes parisiens sur notre culture et notre langue suite au succès du disque en langue bretonne de Nolwenn Le Roy et du livre d'Hervé Lossec Les Bretonnismes ou quand un magistrat se permet de traiter notre langue de "baragouin". Ces "observateurs" ne regardent, pour la plupart, pas plus loin que leur nombrils en se complaisant d'un soit disant génie français universaliste et n'ont malheureusement pas la chance de vivre la pluralité des cultures, d'ici et d'ailleurs, et l'ouverture au monde des Bretons. Nous ferons sans eux et leurs regards suffisants. Qu'ils restent en mode mono-culture, jacobin et égo-centrique.

Pour revenir à cette nouvelle politique culturelle je tenais à souligner qu'au delà de votre corpus intellectuel que vous maîtrisez et auquel j'adhère, je me pose tout de même des questions : est ce vraiment de cela que nous avons besoin pour une culture forte facteur de développement en Bretagne ? Que proposez vous aux Bretons de plus de ce qui se faisait avant ?

- Il y-a la promotion du patrimoine immatériel par la création d'un portail ou plutôt d’une Bibliothèque numérique, rassemblant les sites de collectage de mémoire des Bretons comme Dastum, la Cinémathèque de Bretagne, Kendac'h... Pourquoi pas. 
Même chose pour la volonté d'inscrire notre patrimoine immatériel sur les listes de l'Unesco comme peuvent l'être le repas gastronomique des Français ou la si controversée Tauromachie. Je vous l'accorde, c'est intéressant pour montrer au monde la singularité culturelle du peuple Breton et ce que nous pouvons apporter au concert des peuples, mais après . Il me manque des éléments structurels et des préçisions importantes. Par exemple, vous nous dites qu'il y-aura adaptation de l'agence Technique de Bretagne et de l'Institut Culturel de Bretagne vers des missions de cette bibliothèque dont il reste à trouver le nom mais qu'en est t'il de la place de l'Institut Régional du PAtrimoine dans ce projet ? Lui aussi travaille déjà sur le patrimoine immatériel.
Au delà de l'Irpa, quelle coopération il y-aura t'il entre le service patrimoine (matériel et immatériel), tourisme et culture ou celui de la formation professionnelle afin de pouvoir peut être intégrer cette Matière de Bretagne à l'enseignement en Bretagne ? D'ailleurs nous n'avons toujours pas de nouvelle de l'écriture de ce livre sur l'histoire de Bretagne à destination des lycéens dont nous avons voté le principe. Merci de m'en dire plus là dessus, M Vice Président, car en plus des langues, si il y-a bien un élément de la matière de Bretagne à faire partager, c'est son histoire.
Pourquoi ne pas plutôt mettre en place une structure unique comme nous l'a suggéré le Conseil Culturel de Bretagne dans son étude fondant Irpa, Agence Technique et Institut (les outils de la charte de 1977) qui aurait pour vocation de faire rayonner dans le monde le patrimoine immatériel, la Matière de Bretagne en général, avec un centre de formation et les moyens décrits auparavant mais réellement soutenu par un plan d'actions cadré, des objectifs affichés permettant alors d'avoir un projet a la hauteur de la richesse culturelle de notre pays ?

Ret eo din lavaret hag adlavaret emañ ar brezhoneg e-kreiz danvez Breizh, aotrou eil prezidant. N'eus nemet amañ e Breizh ez eus bet dalc'het bev ur yezh keltiek war an Douar Bras. Dleet deomp stourm da gavout ur plas d'hor yezh er bed a-vremañ. Kaozeal brezhoneg, diskouez ar brezhoneg, embann anezhañ a rankomp da virout e ve flastret sevenadurioù ar bed dindan unan, unvanet betek re ha divlaz a-walc'h. Dleet deomp ivez reiñ da gompren Breizh, da dañva danvez Breizh. Hag amañ e Kuzul-Rannvro Breizh, Hôtel de Courcy,... Penaos lakaat an dud da dañva danvez Breizh p'eo gwall... "zizanvezel" just a-walc'h ? Pelec'h emañ ar panelloù divyezhek ? Brav eo lavaret "e brezhoneg !" mes lavar' hag ober zo daou ,aotrou eil prezidant. 
 
Je tiens aussi a souligner, comme je viens de le dire en breton, que notre premier patrimoine immatériel, coeur de la Matière de Bretagne, c'est la langue bretonne, M Le Vice Président. Seule région continentale du monde à posséder la dernière langue celtique vivante, nous avons un devoir de résistance pour trouver une place sociale à cette langue. Parler, montrer a voir, afficher le breton c'est résister au rouleau compresseur de l'uniformité des cultures et permettre de comprendre la Bretagne par sa substancielle moëlle immatérielle. Je remarque aussi que nous ne montrons pas l'exemple ici, au Conseil régional de Bretagne, Hôtel de Courcy, le patrimoine immatériel de Bretagne l'est un peu trop, puisqu'il est invisible avec une signalétique bilingue inexistante, pourtant réclamée depuis des années ! 

Le directeur général de l'Unesco, Koïchiro Matsuura nous le rappelle : "La disparition d'une langue aboutit à la disparition de nombreuses formes de patrimoine culturel immatériel, en particulier de précieux héritage que constituent les traditions et les expressions orales - des poèmes et légendes jusqu'aux proverbes et plaisanteries- de la communauté qui la parlait. La perte des langues se fait aussi au détriment du rapport de l'humanité entretient avec la biodiversité, car elles véhiculent de nombreuses connaissances sur la nature et l'univers".

J'ai donc déposé un amendement en ce sens afin que tout projet culturel qui permet de mettre en valeur d'une manière ou d'une autre langue bretonne ou gallèse, qu'il concerne la danse contemporaine, une exposition d'art moderne ou un fest noz soit particulièrement regardé. Vous m'aviez bien préçisé lors d'une session préçédente que vous y-seriez attentif même si la politique des langues de Bretagne a désormais quitté la politique culturelle.

Car il nous faut du respect par de la reconnaissance -et vous en avez je le sais M Le Vice Président- pour les collecteurs du patrimoine immatériel : des gwerzioù et sonioù happés par Hersart de la Villemarqué au 19ème siècle aux noms des roches, criques et grèves du littoral Léonard recueillis par le regretté Per Pondaven. Locuteurs et développeur des langues de Bretagne et de la Matière de Bretagne en général sont à considérer particulièrement. J'ai d'ailleurs une pensée, en ce moment pour les transmetteurs, les parents d'élèves bilingues, qui croisent le fer au quotidien encore contre préjugés et ignorance : par exemple ceux de l'école Diwan de Lesneven qui fêtent les 30 ans de leur école et qui restent brimés par des élus locaux persistant à leur mettre des bâtons dans les roues de leur développement. Je tiens ici solennellement à rendre hommage à tous ceux qui, depuis des décennies, se battent pour passer le témoin de ce bien commun immatériel, cette manière unique de voir le monde, cette fleur qu'ils entretiennent dans le champ de la biodiversité culturelle. Ils ne recherchent ni le pouvoir ni l'argent mais bien à transmettre ce qui n'existe que parce qu'une bouche le donne à une oreille. Tous, pour ce qui font pour notre culture, pour leur opiniâtré, leur humilité et leur volonté, si caricaturée parfois, mériteraient que l'on mette à leurs boutonnières une rosette.

Ne pas oublier non plus de compter dans notre patrimoine immatériel, et je sais que je peux compter sur vous là dessus, l'apport des populations extérieures qui ont enrichi au fil des siècles et continuent à enrichir l’humus créatif de la Matière de Bretagne par les rencontres, échanges et fécondations interculturelles provoqués par celle ci.

Concernant la recherche de nouveaux modèles de productions, je trouve intéressante cette volonté de soutenir les structures qui s'engageront dans une démarche collective de présence artistique ou de soutien à la production. Là aussi ne pas hésiter à inventer avec les acteurs culturels -souvent dans des situations de précarité extrême il ne faut pas l'oublier- des modèles de coopération culturelles et économiques novateurs. Les formes statutaires de l'économie sociale et solidaire peuvent répondre à un développement adaptés au milieu artistique. Je pense à ce qui se fait en Ile de France par exemple autour d'Act IF mais aussi a tout ce qui se passe avec les Coopératives d'Activités et d'emplois ou les pôles de l'économie sociale et solidaire. L'innovation sociale et entreprenariale culturelle existe, ici et ailleurs. Tout n'est pas à inventer, il y-a des réussites ailleurs que nous pourrions adapter ici.

Pour le soutien au développement des industries culturelles en Bretagne, je tiens à vous remercier d'avoir pris en compte les propositions qui vous ont été faites pour le soutien à la filière du livre en Bretagne avec une aide nouvelle aux librairies indépendantes. En effet le libraire ne doit plus être uniquement un vendeur de livres mais il doit être un éveilleur de conscience ; il doit construire sa librairie comme un lieu culturel ouvert sur le monde qui diffuse du sens, de la réflexion, de la connaissance et participe pleinement à la la vie de la cité. Le soutien aux logiques de collections éditoriales me semble aussi aller dans le bon sens : aider pour tirer vers le haut, vers la qualité. Il faudra veiller ici tout de même a ce que l'aide aille bien à ceux qui en ont besoin. Milieu fortement individualiste, soutenir les acteurs du livre qui s'engagent dans une volonté coopérative permettra j'espère de créer de l'intérêt commun pour le développement de la filière du livre en Bretagne plus que de la recherche d'intérêts particuliers additionnés qui domine fortement.

Sur l'aide aux télévisions locales, une remarque : nous donnons actuellement 1 million d'euros aux télés locales de Bretagne dont 90 000 euros pour des émissions en langue bretonne. Je demande ici qu'il y-ait plus de vigilance pour ces émissions car je constate que les télévisions ne jouent pas le jeu et remplissent leur quota de manière détournée avec des captages de spectacles ou des sous-titrages. Les télés locales doivent doivent renvoyer l'ascenseur et devenir les premiers clients des producteurs créateurs d'émissions en langue bretonne.

Vous nous parlez de "bénévole attitude" en Bretagne permettant de réussir de grandes fêtes. Parfait. Vous savez pertinemment comment fonctionnent ces troupes de théâtre, école de musique associatives, festivals parfois professionnalisés comme les Vieilles Charrues par exemple. Le fait de générer de l'activité économique, d'avoir la double qualité : d'être usager tout en pouvant être dans la gouvernance, d'élire les dirigeants démocratiquement, de réinvestir les excédents non pas pour rémunérer le capital mais pour développer le projet associatif... tout cela caractérise les entreprises de l'économie sociale et solidaire. En outre, on peut être bénévole également dans une coopérative ou une mutuelle en Bretagne. Ainsi, je pense que la région qui à une politique volontariste dans la structuration de l'économie sociale et solidaire aurait tout à gagner à croiser ces deux politiques afin de renforcer de manière transversale le secteur culturel en le décloisonnant et en l'ouvrant avec les secteurs médico-sociaux, du service à la personne, de l'environnement... pas exemple.

Concernant le déploiement de l'ingénierie culturelle au sein des territoires. Nous avons pu remarquer ensemble, M le Vice Président, que, souvent, les élus des EPCI ne savent généralement pas comment faire pour construire un projet culturel de territoire participatif et partagé. Leurs projets sont trop souvent de construire des salles dites culturelles dont le nom camoufle une simple salle multifonctions qui sert a tout. Et pourtant, ils sont soutenu par la région mais par l'entrée territoriale. Il y-a je trouve une contradiction à soutenir des modes d'ingénieries culturelles des territoires et dans le même temps une aide territoriale (enveloppe II en particulier) peu regardante à mon point de vue sur le fond des projets, en particulier culturel. Peut être plus de cohérence entre ces deux politique serait intéressante.

Dans votre volonté de mettre les jeunes au coeur du projet. Qui ne veut pas ici que les jeunes s'impliquent ? C'est certes peut être mieux en le disant mais il reste que votre projet manque à mon avis aussi de concrets, de "dur", d'échéancier, d'opérationnel comme nous le souligne d’ailleurs le Ceser dans son rapport. Même si la méthode passe par de la co-construction, l'implication des jeunes ne peut pas se décréter. Un plan d'actions arrêté servirait au moins de base.

Pour les jeunes... et les autres il me semble important aussi de remettre l'éducation populaire sur le devant de la scène. Cette culture politique, dans le sens de l'émancipation et de l'implication, nous fait appréhender autrement la culture et permet de dépasser la consommation culturelle ou les loisirs culturels occupationnels qu'on nous propose trop souvent. Permettre à tous de s'approprier des éléments culturels afin d'en faire des outils de transformation autant personnel que social, voilà un projet politique !

En conclusion, M Le Vice Président, nous trouvons votre nouvelle politique culturelle intéressante, novatrice parfois, originale sur le patrimoine immatériel mais il lui manque, comme le souligne le rapport du CESER :

- un échéancier, des temps d'évaluation, des projections financières à moyen-long terme... Même dans une méthode porté par la co-construction, que j'approuve, il faut mettre des échafaudages à un chantier.

- de la transversalité avec les autres politiques de la région : tourisme et patrimoine, formation professionnelle, aménagement du territoire, langues de Bretagne, économie ...

- des structures plus ambitieuses, de l'ampleur, pour réellement traduire l'ambition du discours afin de marcher droit et longtemps.

Nous la voterons avec enthousiasme.

Je voudrais pour terminer, citer un homme qui a sa statue à deux pas d’ici, au jardin du Thabor. Disparu il y-a 15 ans, une création théâtrale et musicale va lui rendre hommage cet été. Cet homme, c’est Glenmor. Pour lui la culture et les artistes servaient d’abord a se désaliéner, a se libérer de ses jougs rejoignant là l'éducation populaire. Il disait :

Ma n'eus mui den
Da ganañ war ar menez
Ma n'eus den ken
Da lenvañ war e leve

Piv a nac'ho, piv a stourmo
Evit Breizh-Izel.
Piv a stourmo, piv a nac'ho
Chadenn Breizh-Izel.

S'il ne se trouve plus personne
pour chanter sur la montagne
S'il ne se trouve plus un seul
Pour pleurer sur son passé

Qui se dressera, qui se battra
Pour la Bretagne
qui luttera, qui brisera
Les chaînes de la Bretagne.


Merci de votre écoute.

Trugarez deoc'h










mardi 8 mars 2011

Impressions d'un jeune élu au Conseil régional de Bretagne



Article publié dans le fanzine  Mouez all publié par le groupe "Mieux vivre ensemble à Plouguerneau"

Impressions d'un jeune élu au Conseil régional de Bretagne

Et bien oui, je me suis engagé ! D'abord pour comprendre de l'intérieur comment cela marchait une élection régionale et voir, si à mon niveau, je pouvais agir en démocratie. Moi qui n'ai jamais pris ma carte dans un parti politique, j'ai ainsi été élu conseiller régional sur la liste Europe Ecologie – UDB en mars 2010 comme militant de la société civile. A la demande des copains de "Mieux Vivre Ensemble à Plouguerneau" ce petit billet a pour unique ambition de faire partager mes impressions de jeune élu au conseil régional de Bretagne. Je reste à la disposition de chacun pour expliquer des points qui seraient mal développés ici ( mon e-mail en fin d’article) ou en se croisant par çi, par là.
Durant la campagne j'ai rencontré beaucoup de monde à travers la Bretagne lors de meetings ou de visites. Des gens engagés politiquement mais aussi des personnes qui, comme moi, viennent du monde associatif ou syndical : une autre forme d'engagement tout aussi prenante. C'est ce qui m'a le plus impressionné durant cette campagne : voir la diversité de parcours et d' âges de personnes assez extraordinaires. Et il en  reste des femmes et des hommes qui se mobilisent pour le bien commun ! Des gens qui luttent pour la gestion publique de l’eau, pour des pouvoirs publics renforcés, pour un mieux-être au travail, pour le partage de la richesse... Ils sont en recherche de cohérence entre leurs valeurs et leur consommation et cherchent un mode de vie qui a pour finalité, non pas la recherche du pouvoir ou de l'argent mais le « mieux vivre ensemble », le lien, la recherche du meilleur pour tous, le partage de la richesse et la protection de l'environnement de manière collective.
Là dedans, pas beaucoup de pédants, de prétentieux ou d'arrivistes, non, des gens simples avec beaucoup
d'humanité... et surtout des gens plus « faisou » que « disou ». Bien sûr certains sont parfois un peu énervés ou
trop bavards mais il y a là un vrai laboratoire qui (ré) inventent des manières de consommer, de vivre, de
travailler... sans volonté d'écraser l'autre ou de s'accaparer le maximum de biens. On n'imagine pas l'innovation sociale, culturelle, économique qui existe dans ces réseaux ! Et puis, à l'opposé même de ces valeurs, j'ai assisté en direct à Rennes à la guerre politique avec le parti socialiste entre les deux tours : coups bas, manipulations, rumeurs et calomnies pour mettre à genoux le mouvement auquel j'ai décidé d'appartenir. Terrible. A vous dégoûter de tout engagement. Ainsi pour le pouvoir tout serait-il possible ? Même si je le savais, le vivre en direct est particulièrement violent. Mais le temps panse les blessures... avec des sourires carnassiers et de l'aigreur qui restent parfois chez certains.

Après c'est le partage : tout va au gagnant, entre copains du parti majoritaire ; mais il existe aussi, il faut le
reconnaitre, de rares élus qui sont moins politiciens et plus ouverts à la coopération. Ainsi le vice président à la culture m'a proposé le 30 juin pour être président de l'établissement public "Livre et lecture en Bretagne". Un poste normalement tenu par un élu de la majorité. Nous travaillons depuis en bonne intelligence, en transparence et en confiance. Si dans tous les domaines nous avions un tel état d'esprit, la région aurait bien plus de force.
Comment fonctionne le conseil régional, les groupes politiques, les enjeux, le budget, les commissions, les
groupes de travail, les instances... ? Même si les "anciens" vous forment, il y a un vocabulaire propre à saisir et un fonctionnement qui n'est pas une chose aisée à comprendre au début. Si l'on critique -avec raison- le pouvoir parisien jacobin, force est de constater que le pouvoir breton est lui aussi bien centralisé. Quasiment toute les structures régionales sont dans la capitale administrative. Une simple réunion pour un gars de Plouguerneau comme moi c'est près de 7 heures de voyage aller/retour de porte à porte, par le train le plus souvent ! Peu de réunions décentralisées, pas de vidéo-conférences. Il y-a une vraie fracture territoriale dans ce pays !
Membre de la commission « culture et sports » (avec le maire de Ploudaniel) je suis aussi membre ou suppléant de quelques organismes et groupes de travail qui touchent à  des thèmes aussi variés que la gestion d'un lycée brestois, la politique locale de l'eau, l'animation du patrimoine, le rapprochement avec la Loire Atlantique, les aides aux entreprises, la politique linguistique, l'orientation des jeunes, l'aménagement foncier agricole... Nous avons assez peu de marge de manoeuvre mais il reste possible de faire levier pour certains dossiers et d'être « force de proposition ».
Il est possible aussi, pour un élu, de ne pas faire grand chose (surtout quand on est dans l'opposition) et de laisser faire les choses pour être uniquement dans la représentation... mais on peut aussi proposer, prendre des rendez-vous avec les techniciens des services - généralement très compétents- pour se faire expliciter les dossiers , déposer des amendements aux propositions de la majorité, rencontrer les Bretons qui bougent sur le terrain et qui ont besoin d'un coup de main, se former sur des dossiers préçis.... C'est ce que nous faisons avec mon intergroupe politique (Europe Ecologie Les Verts - Union Démocratique Bretonne) composé de 11 élu -e-s et avec le soutien de 2 permanents salariés sur place. Le travail ne manque pas et les sollicitations sont nombreuses ! Pour se faire j'ai choisi de travailler à mi-temps afin de m'y consacrer du mieux que je peux.
Entre élus régionaux les relations sont courtoises même si les échanges peuvent être vifs. Par contre je trouve
désolant de voir que certains élus soient parfois bien absents de leur siège du fait sans doute du cumul des mandats, ce que je trouve scandaleux. Ainsi, comment peuvent-ils trouver le temps et l'énergie pour être à la fois conseiller régional, conseiller général, député et président de communauté de communes et donc membre de plusieurs commissions et groupes de travail à chaque niveau comme l'est l’un des leaders de la droite, originaire, d'une commune proche de Plouguerneau ?
Pour ma part, dans le pays des Abers, j'essaye d'être au plus près des dossiers afin d'être soutien et facilitateur dès qu'on me le demande et si, évidemment, le projet qu'on me demande de porter correspond bien à mes valeurs. "Livre et Lecture en Bretagne" que je préside me demande aussi du temps. Cet organisme apporte un soutien logistique à la filière économique du livre, prépare les salons de Paris et Bruxelles, des journées professionnelles... Une équipe de 7 salariés répond à la demande des libraires, éditeurs, auteurs.... J'anime, avec le directeur, la dynamique du projet avec le soutien financier, en plus de la région,  des 5 départements de la Bretagne historique, de l'Etat et de Rennes métropole. C'est un travail passionnant ! Pour le reste, chacun sait que la région s'occupe aussi des lycées (bâtiments et personnel non enseignant), de transports ( en particulier des trains, qu'elle finance par les TER), de la formation professionnelle, du soutien à l'économie, de l'aménagement du territoire et, dans une moindre mesure, de la culture, de la langue bretonne et de la solidarité internationale. Elle vient aussi en complément des politiques de d'Europe, de l'Etat, du conseil général et des communes.
Enfin, n'étant pas élu local je ne suis pas aussi présent que peut l'être un conseiller municipal auprès des citoyens de ma commune ; toutefois le président de la communauté de communes du pays des Abers a eu la délicatesse de me proposer un siège (sans droit de vote) au bureau et au conseil communautaire. Cela me permet d'échanger avec les élus locaux, de répondre à leurs questionnements et de défendre éventuellement leurs dossiers.

Deux films pour comprendre et avancer

Ces deux films me semblent complémentaires, le premier, un film d'animation, nous explique qu'il est important de mesurer notre Bonheur National Brut. Un débat est possible avec le réalisateurs et plein de gens motivés sur ce thème par la suite.

 http://positive-interaction.blogspot.com/2011/03/fe-version-francaise.html

Le second film est un documentaire en breton (sous titré en français) sur les années 70 ans en Bretagne.
La réappropriation de la culture, les luttes anti-nucléaires, le naufrages de l'amoco-cadiz... tant de luttes qui ont forgé la Bretagne d'aujourd'hui.

http://www.ina.fr/fresques/ouest-en-memoire/Html/PrincipaleAccueil.php?Id=Region00800

La recherche collective de bonheur et les moyens d'y arriver, de pouvoir mesurer celui-ci ; s'émanciper, être bien et reconnu dans son environnement et sa culture...
Voilà ce que nous propose ces deux films. Des combats récurants...

jeudi 3 mars 2011

Cécile Duflot à Brest Samedi 5 Mars


Je serai là pour accueillir Cécile Duflot à Brest Samedi.

Après mes réserves sur la campagne médiatique de France Nature Environnement (voir billet précédent) je ne peux pas non plus approuver qu'un président de région dépose plainte pour atteinte à l'image de la Bretagne auprès de cette association.

- Où était t'il quand une personne est décédée suite à l'inhalation de gaz issu des algues vertes ?
- Pourquoi n'a t'il pas réagit par une plainte suite aux reportages de Thalassa ou de WWF http://www.youtube.com/watch?v=Iv7qZDMbGIs sur le même thème et qui visent là explicitement la Bretagne ?
- Qu'en est t'il de la liberté d'expression quand je constate  que la RATP a refusé de poser certaines affiches ?
Je me souviens d'affiches précédentes pour des sociétés privées ou même des associations, toute aussi brutes de décoffrage ! 


Il y-a une stratégie qu'on devine électoraliste à quelque semaines des élections cantonales.
C'est désolant alors qu'il y-a une vraie position politique à prendre pour un virage vers un autre type d'agriculture. Cela va être difficile certes mais c'est c'est incontournable pour que les Bretons et les paysans vivent encore décemment au pays avec un environnement préservé.

Cécile Duflot, malgré son dérapage verbal -on ne se traite pas d'"escroc" un collègue politique même si ses opinions divergent - a bien réagit dans un courrier sincère qui pose les vraies questions : http://bretagne.europe-ecologie.net/

mercredi 16 février 2011

Une campagne (de communication) qui creuse les clivages

Je suis personnellement assez mitigé sur la campagne de communication de France Nature Environnement (FNE) et je ne partage pas complètement en ce sens le communiqué de presse de mes collègues  élu-e-s régionaux d' Europe Ecologie Les Verts.


Adhérent de Plouguerneau Nature Environnement membre de cette fédération,  je trouve  que les dirigeants de FNE  auraient dû consulter les militants de base sur la teneur de cette campagne.
Pour ma part j'ai toujours considéré que la violence ne produit  que de la violence !
L'affiche "Bonnes vacances" avec un enfant entouré d'algues vertes sur une plage bretonne est terrible alors que les Français posent en ce moment les dates de leurs congés d'été. Je préfère l'affiche "Arrêtez vos salades", toujours sur les algues vertes, et qui porte un double sens intéressant.
L'humour et la dérision ont plus d'impact que certains de ces visuels dont le but est uniquement de choquer mais qui radicalisent encore plus le débat et donc les clivages.

J'avais critiqué lors de la dernière session plénière du Conseil Régional la vision trop lisse que porte le Comité Régional du Tourisme dans sa communication et qui n'est pas la réalité des Bretons ni même du tourisme en Bretagne. Ici, c'est une vision parisienne, centralisée, qui porte atteinte à l'image réelle de la Bretagne. Il n'y-a en effet  pas des algues vertes partout en Bretagne, on peut passer de bonnes vacances en Bretagne sans être gêné par quoi que ce soit (a part un petit grain de pluie de temps en temps mais tout le monde est au courant), certains paysans font des efforts (pas assez certes et le lobby productiviste est puissant)... mais montrer le positif, jouer sur l'humour, le verre a moitié plein plutôt que la stigmatisation, m'aurait semblé être une méthode de communication bien plus intelligente.


Et si les Bretons affichaient ça ?!




dimanche 6 février 2011

Intervention à la région le 4 Février : ne plus travailler avec des banques ayant des paradis fiscaux

En déposant auprès de notre assemblée des propositions de dispositions concernant les règles de transparence demandées à nos partenaires bancaires et financiers, en particulier au regard de leur activité dans les paradis fiscaux, les élu-e-s Europe Ecologie – Les Verts UDB souhaitent rappeler une vérité oubliée : la puissance des banques et le dogme des marchés financiers sur notre économie peut être remis en question à condition de prendre les décisions politiques qui s'imposent.
La crise financière l'a montré, les grandes banques ne méritent pas notre confiance.
Par cette délibération, ce n'est pas l’utilité du service bancaire qui est en question mais bien l'attitude irresponsable des acteurs bancaires et financiers qui privilégient la seule logique de profit au détriment de l'économie réelle, qui organise l’évasion fiscale plutôt que d'investir dans l'économie de nos territoires, et qui en fin de compte jouent au casino avec l'épargne des citoyens.
Cependant, toutes les banques ne se valent pas et en tant que collectivité publique nous nous devons d'être exemplaire. L'argent public, qui est l'argent de tous, doit etre géré par des banques qui investissent l’épargne localement, ne participent pas à ce casino financier, refusent d’être présentes dans les paradis fiscaux ou de verser des bonus indécents et dont les lieux de décision sont sur nos territoires.
Mais au delà de l'aspect bancaire, nous devons nous poser la question du développement économique que nous voulons. Pour leur part, les écologistes soutiennent une économie responsable, éthique et solidaire, ancrée aux territoires et qui oeuvre en faveur de la nécessaire transformation écologique et sociale de notre société.
Aussi, nous nous félicitons que les propositions déposées par l'intergroupe Europe Ecologie – Les Verts et Union Démocratique Bretonne soient repris par la majorité d'autant que celui ci est parmi les plus ambitieux et préçis des délibérations votées dans les autres régions.
Nous suivrons attentivement les effets de cette délibération.

Intervention à la région le 4 Février - La langue bretonne doit irriguer les missions de la région


Je tenais ici à féliciter M Le Vice-Président sur ses propos que nous partageons fortement. Notre soutien va également à Yannick Martin, sonneur breton, victime de la bêtise du racisme.

J'ai bien entendu de la part de M Le Vice-Président que ce projet de budget est dans la continuité de ceux présentés dans le mandat précédent.

En attendant la nouvelle politique culturelle présentée le 7 Avril prochain qui sera, je n'en doute pas, novatrice, percutante et ouvrira une nouvelle ère culturelle originale en Bretagne nous avons souhaités vous proposer un amendement concernant la proposition de création de formations et diplômes permettant de former des metteurs en scène, scénaristes, acteurs... en langue bretonne dans le cadre du pôle d'enseignement supérieur interégional du spectacle vivant.

Car Naïg Le Gars et Françoise Louarn l'ont bien souligné tout à l'heure, hier et Jeudi , il faut vraiment aller de l'avant avec la langue bretonne qui doit irriguer en apparaissant dans l'ensemble de la politique région à la manière d'un agenda 21.

Oui... même si la langue bretonne concerne la mission IV, il ne faut pas l'enfermer là et ouvrir des possibles partout pour les langues de Bretagne, épine dorsale de la culture bretonne. Malgrè les beaux discours de Mme Françoise Louarn, l'UMP malheureusement ne veut pas de consensus autour de ce qui existe déjà comme on a pu le constater hier alors qu'il faut au contraire se réunir autour de la dernière langue celtique continentale vivante.

Quel dédain depuis des siècles ! Dédain pour nos cultures populaires au niveau national de la part du ministre de la culture française (sans doute monolingue !) Frédéric Mitterand en ne répondant même pas aux sollicitations des Bretons et des députés ; dédain du ministre de l'éducation, Luc Chatel, qui, à l'assemblée nationale mardi a certes lui répondu au député alsacien Armand Yung soutenu pas ses collègues mobilisés pour les langues de France... mais pour dire quoi ? Que le gouvernement "n'avait pas l'intention d'étudier une loi en faveur des langues régionales qui -selon sa vision - serait contraire aux principes républicains". CQFD.

Chèrs collègues, nous sommes pour la grande majorité d'entre nous ici à l'opposé des ces positions sans fondements, étriquées et d'un autre âge. Les langues et les cultures ne s'opposent pas, elles se nourissent mutuellement. Quand à faire trembler la république...


Alors allons-y ci /Deomp dei amañ ! krogomp e-barzh ! Prenons nous même en main l'avenir des langues de Bretagne et de la culture populaire en les faisant encore plus rayonner ! : commencer par mettre la signalétique de ce bâtiment en bilingue, les titres des documents des missions que nous avons entre nos mains, les lycées... mais aussi, M Le Vice Président, valoriser les transmetteurs de mémoire, les acteurs culturels en général qui travaillent pour et par les langues de Bretagne dans leur projet culturel et permettent les dialogues inter-culturels à la manière du Chorégraphe M Phélippeau et du cercle Avel dro de Guissény.

J'aurai aimé, enfin, avoir sur table les voeux du Conseil Culturel de Bretagne réunit samedi dernier ici même et qui justement nous propose, entre autre, des actions pour que les langues soient mieux considérées.
A quoi sert cette instance que vous avez mis en place, M Le Président, si nous n'avons pas les conclusions de leurs travaux ?

Intervention à la région le 4 Février - pour un tourisme ancré à la culture

Chèr-e-s collègues,

Je voudrais évoquer ici la politique touristique de notre région (mission VIII ).
Nous partageons de manière général vos propos, Mme La Vice Présidente.
Nous nous félicitons, pour commencer, de l'axe de développement par le web qui suscite un intérêt indéniable auprès des professionnels. Quand on voit 600 acteurs touristiques se réunir à Lorient le 17 Novembre dernier à l'invitation du Comité Régional du Tourisme, on ne peut qu'approuver ce type d'initiative. Vous avez suscité la demande et vous y répondez. Trés bien, continuez.
Félicitation aussi pour le dispositif "Skouazh ouzh skouazh" pour l'accompagnement des projets que nous trouvons pertinent.

A contrario nous déplorons le manque de fond culturel dans la communication touristique proposée pour attirer les visiteurs. Par exemple, je trouve particulièrement caricatural le film publicitaire du Comité Régional du Tourisme diffusé sur internet pour présenter notre région : saut en parachute, golf, simulacre de fest noz... Cela s'adresse clairement à des urbains européens aisées en mal de respiration avec une Bretagne qui n'est présenté que comme un paysage à consommer. Cerise sur le kouign amann, le seul mot en breton sur le site internet du CRT, le fameux Yec'hed mat que vous connaissez tous, est écrit avec 2 fautes. Bizkoaz kement all, ur vezh eo ! On est tombé bien bas dans la reconnaissance de notre langue. Quand Be Breizh devient pire Breizh !
Aussi, nous proposons dans ce sens un amendement avec nos collègues de l'UDB afin de permettre à l'ensemble des salariés du CRT d'avoir au moins une formation minimale sur l'histoire, l'identité, la sociologie, les langues de notre région.

Au delà de cette approche culturelle, il y-aurait tant à faire pour un tourisme original adapté aux caractéristiques climatiques, culturelles et géographiques de notre région : en travaillant par exemple sur l'éco-tourisme avec un cahier des charges adapté. Personnellement je n'ai jamais su ce que le "Tourisme durable" que vous affichez veut dire ; par contre je sais comment fonctionne le tourisme culturel en Bretagne et en particulier les écomusées et les centres d'interprétation du patrimoine et là nous pensons que notre collectivité doit être bien plus offensive qu'elle ne l'est en aidant la structuration de cette filière assez désorganisée. C'est en effet un levier formidable de rencontres entre nos visiteurs, la culture et les Bretons. Le tourisme social doit aussi être bien plus encouragé et à mettre en parallèle des subventions attribuées aux travaux pour les hôtels multi-étoilés. Les choix de valeurs dont vous venez de parler doivent être fait et bien plus affichés.

Mme la Vice Présidente au tourisme et aux patrimoines, je vous sais attachée à ces thèmes ; démontrez le nous en permettant à un tourisme ancré dans notre culture de s'épanouir avec cette différence et qui est aussi notre valeur ajoutée.